Salif Sadio, qui incarne l’aile radicale des rebelles casamançais, est la principale cible de cette nouvelle opération de l’armée sénégalaise.
Qui sème le vent, récolte la tempête. Le 24 janvier 2022, la faction de Salif Sadio, le plus radical des chefs du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), la rébellion qui depuis près de quarante ans, agite le sud du Sénégal, a attaqué un détachement sénégalais de la Mission militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en Gambie.
Selon un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) du Sénégal, l’attaque s’était produite dans la foulée d’une opération sénégalaise dont l’objectif était la sécurisation du territoire et des populations, ainsi que la lutte contre les trafics illicites, notamment du bois et du chanvre indien le long de la frontière avec le Gambie, un pays qui coupe le Sénégal en deux, séparant la Casamance du reste du pays
Dans ces combats, quatre soldats sénégalais avaient perdu la vie et sept autres étaient retenus en otage. Leur libération est intervenue le 14 février 2022.
En représailles contre le chef rebelle, qui visiblement aux yeux de l’armée sénégalaise est allé trop loin, les positions du chef rebelle à Sindian, à la lisière de la Gambie, ont été bombardées ce week-end. Selon la Dirpa, « cette opération vise également à détruire toutes les bandes menant des activités criminelles dans la zone et à neutraliser toute personne ou entité collaborant directement ou indirectement avec elles ».
Ces affrontements, à l’artillerie lourde d’après des sources locales, ont poussé de nombreux Sénégalais à se réfugier dans les villages gambiens de Foni Bintang, Foni Kansala et Foni Bintang Karanai.
La Gambie a déclaré avoir pris les dispositions nécessaires pour prendre en charge les déplacés. Elle a aussi, assuré poursuivre « son plaidoyer en faveur d’une résolution pacifique du conflit » vieux de quarante ans. Le président gambien, Adama Barrow, s’est, lui, engagé à multiplier les patrouilles dans cette zone frontalière sensible.
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