A quelques jours de la circulation du passeport commun des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel, l’actualité ouest-africaine est également marquée par des arrestations de braqueurs et des tensions liées à la justice au Sénégal, où une figure politique comme Farba Ngom pourrait perdre ce vendredi son immunité parlementaire.
Abidjan.net rapporte que le Mali, le Niger et le Burkina Faso mettront en circulation leur passeport commun le 29 janvier, un événement qui coïncide avec l’officialisation du départ des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), prévue par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Toutefois, les anciens passeports demeureront valables jusqu’à leur date d’expiration », a précisé le général Assimi Goïta, président en exercice de l’alliance et leader de la transition malienne, en faisant référence aux passeports de la Cédéao, une organisation régionale que lui et les dirigeants nigérien et burkinabè accusent d’être sous l’influence de la France.
Selon Jeune Afrique, les trois régimes militaires « ont tous tourné le dos » à l’ancienne puissance coloniale au profit de nouveaux partenaires comme la Russie. Ils reprochent à la Cédéao les sanctions imposées suite aux coups d’Etat qui les ont portés au pouvoir et l’accusent de ne pas avoir soutenu leurs pays dans la lutte contre les groupes jihadistes, un combat qui dure depuis plus de dix ans, selon le magazine français spécialisé sur l’actualité africaine.
Par ailleurs, Financial Afrik rapporte que la ville de Kayes, première région administrative du Mali, a récemment accueilli la cérémonie d’inauguration de l’Agence auxiliaire de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la troisième du genre au Mali après celles de Sikasso et Mopti.
Au Sénégal, L’Observateur annonce l’arrestation par la gendarmerie du « cerveau » du braquage de l’hôtel Riu Baobab de Mbour, à 80 kilomètres de Dakar, où une somme de douze millions de francs CFA a été emportée samedi dernier par des individus armés. Le chef du gang est « un ancien indic de la gendarmerie », capturé grâce aux indices fournis par les caméras de surveillance de l’hôtel, très fréquenté par les touristes étrangers. Le journal précise également que « cinq braqueurs ont été surpris dans leur sommeil à 5 heures du matin », tandis qu’un autre a été arrêté à Ngazobil, dans la même zone.
Le Soleil aborde la question de la surpopulation carcérale au Sénégal, qualifiant cette situation d’« excès qui fait tache ». En août 2024, le pays comptait 14.147 détenus pour une capacité de 4924 places dans ses 37 prisons. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, évoque un défi à la fois « humain et structurel ». Sur les 1 000 bracelets électroniques acquis par la justice, 562 ont déjà été attribués à des personnes inculpées ou reconnues coupables, fait remarquer le quotidien national.
Sous le titre « Farba (Ngom), le début des ennuis », Walf Quotidien rapporte que le député proche de l’ex-président Macky Sall, accusé de malversations sur des fonds publics, se trouve sous le feu des projecteurs, après la transmission d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) au procureur du Pool judiciaire et financier. Une plénière visant à examiner la levée de son immunité parlementaire s’ouvre ce vendredi à l’Assemblée nationale, où la majorité des députés soutiennent le régime en place depuis neuf mois.
Sud Quotidien souligne que Farba Ngom, bien qu’en difficulté, se prépare à une bataille qu’il qualifie de politique en mobilisant son fief du Fouta, estimant que les accusations à son encontre sont une cabale orchestrée par les nouvelles autorités. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a quant à lui affirmé que « l’autorité politique n’a rien à voir dans ce dossier ».
Dans une déclaration rapportée par Le Quotidien, Farba Ngom a qualifié l’affaire d’« acharnement purement politique ». Il a organisé hier un meeting massif dans le nord du pays, avec le soutien de son camarade de parti et ancien ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, qui a assuré que « Farba Ngom n’ira pas en prison ». Le même journal note par ailleurs une « sécurité renforcée dans le département de Matam » (nord).
ODL/te/Sf/APA