Les colonnes des journaux camerounais parus mercredi sont parsemées d’histoires insolites, relatives à la campagne pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.
Depuis le lancement officiel de la campagne électorale, se désole EcoMatin qui pour une fois déroche à sa ligne, certains leaders de formations politiques se laissent aller au jeu de la destruction des gadgets de campagne dans certaines parties du pays.
Un exemple concret de ce vandalisme en rase campagne s’affiche en couverture de Mutations : le truculent Jean Michel Nintcheu, chef de file du Front social démocratique (SDF, opposition) dans la région du Littoral, pris en flagrant délit en train de piétiner les symboles du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
Sauf que le SDF est, lui-même plus qu’à son tour, victime de ce manque criard de fair-play, un de ses candidats aux municipales accusant ses adversaires politiques de poser des actes de vandalisme en détruisant systématiquement ses affiches sur les espaces publics réservés à cet effet.
Dans la région du Centre aussi, ajoute EcoMatin, les crocs-en-jambe sont légion : un candidat de l’opposition à une commune a déclaré avoir reçu une proposition de 50 millions de FCFA venant de la part d’une formation politique concurrente, c’est-à-dire le RDPC, afin de déclarer la liste de son parti non-partante pour cette élection.
Flamboyant dans le septentrion, ainsi que le laisse croire L’Œil du Sahel, cette formation se voit en effet, et de plus en plus selon Repères, contester son hégémonie dans ses fiefs naturels que sont non seulement le Centre, mais aussi l’Est et dans la zone cosmopolite du Littoral.
La preuve d’une certaine panique dans les rangs, renchérit The Info, c’est que les élites du Sud-Ouest sont obligées de monter au créneau pour appeler la base militante, qui conteste l’investiture de certains candidats et menace de basculer, pour appeler à taire les divergences et se concentrer prioritairement sur la victoire contre une opposition en regain de forme.
Autre lieu, autre ambiance : dans le Nord-Ouest anglophone, a constaté Le Jour, la menace sécessionniste a amené les candidats à la jouer profil bas, aucun postulant, passés les grands meetings fortement militarisés du début, n’ose aller à la rencontre des électeurs.
Excédées par les atrocités des séparatistes «ambazoniens», ce sont désormais les populations civiles de la région qui, rapporte The Guardian Post, sortent en masse dans la rue pour défier ces milices qui les persécutent depuis plus de 3 ans.
Mais, qu’on soit du pouvoir ou de l’opposition, impossible d’imaginer une propagande à grande échelle sans le nerf de la guerre, ce financement public des opérations de terrain dont l’absence, signale Le Quotidien, se faisait cruellement ressentir depuis quatre jours. Heureusement, signale la publication, les partis politiques passent à la caisse dès ce mercredi.
«Campagne électorale : le financement public est là», titre fièrement le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, reconnaissant que «quatre jours après le début de la campagne électorale, toutes les attentions des responsables des formations étaient tournées du côté du ministère de l’Administration territoriale». Les partis politiques en lice pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février prochain sont attendus ce jour, pour décharger les montants respectifs de la première tranche de ce financement, indique-t-il.
Cette tranche, précise Le Quotidien, est servie au prorata des listes de candidats investis par chaque formation en lice, le reste étant à reporter après la proclamation des résultats, proportionnellement au nombre de sièges obtenus à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux.
FCEB/cgd/APA