Les réactions d’indignation se multiplient au Cameroun, après l’agression mortelle au couteau par des camarades, d’un élève de 17 ans survenue vendredi dernier dans un lycée de la métropole économique, Douala.
Dans les médias audiovisuels, mais aussi et surtout sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à dénoncer la délinquance qui s’installe dans les établissements scolaires, où règne également le trafic de stupéfiants.
Rendu immédiatement sur les lieux après le drame, le leader de Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS, opposition), Serge Espoir Matomba estime que le drame du lycée bilingue de Deido interpelle l’ensemble des consciences sur la refondation du système éducatif, avec un problème crucial de sécurité qui se pose avec acuité dans le pays.
«De la propension de la drogue, en passant par les abus sexuels dans les écoles où le phénomène de racket appelé ‘’taxage’’, des actions fortes doivent être menées pour juguler ce chaos.»
Pour le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) également, la crise sécuritaire dans l’institution scolaire camerounaise est le reflet de la mal-gouvernance.
Député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), Peter William Mandio estime que ce drame interpelle la représentation national, une affaire grave qui «impose dans l’urgence une série de mesures», de même qu’«il est important qu’un débat citoyen s’ouvre sur l’épineux problème de l’insécurité galopante dans les établissements scolaires».
Plus encore, l’élu condamne l’attitude du personnel de l’hôpital de Deido, où le jeune Rosman a été transporté d’urgence, et où le personnel soignant, plutôt que de se concentrer à sauver le blessé, a «joyeusement filmé l’enfant mourant en salle de réanimation», un «acte irresponsable et inadmissible, qui a choqué le peuple entier».
Sur twitter le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, tout en apportant son soutien et sa compassion à la famille de la victime de cet acte odieux, désapprouve «vivement le comportement» dudit personnel, indiquant par ailleurs avoir prescrit une enquête en vue de déterminer prioritairement les responsabilités dans cette affaire.
S’agissant des pistes de solutions, Serges espoir Matomba propose la refondation du système éducatif national, la construction d’infrastructures adéquates en cohérence avec la politique du secteur, l’érection de centres de jeunesse visant la socialisation et la réinsertion des mineurs délinquants, mais aussi que les parents, l’État, le corps enseignant, les médias, la société civile et les politiques jouent leur rôle dans l’éducation des enfants.
Le lycée bilingue de Deido à Douala, rappelle-t-on, est devenu tristement célèbre depuis quelques années avec notamment des scandales de trafics de drogues et de viols collectifs, mettant en scène des élèves.
FCEB/te/APA