Avec le démarrage de la production de pétrole le 11 juin, les Sénégalais espèrent une réduction des coûts de l’électricité et du carburant. En visite sur la plateforme ce 25 juin, le président Diomaye Faye s’est engagé pour « une gestion transparente » des retombées escomptées autour de plus de 576 milliards de francs CFA.
Après avoir reçu un échantillon des premières gouttes du pétrole sénégalais, le président Bassirou Diomaye Faye a effectué mardi 25 juin une visite sur la plateforme de production Sangomar. Ce champ offshore, situé au large des côtes sénégalaises et exploité par l’opérateur australien Woodside, va permettre au pays de produire dans un premier temps « 100.000 barils par jour » et générer plusieurs ressources financières que le nouveau gouvernement promet de gérer judicieusement.
« Je salue l’abnégation et le mérite de tous ceux qui ont cru à la présence de cette ressource au fond de nos océans et fait la promotion du bassin sédimentaire du Sénégal. J’exprime également ma fierté après avoir vu à l’œuvre de brillants jeunes sénégalais déployer leur savoir-faire au cœur de cette impressionnante plateforme », a dit le chef de l’Etat de 44 ans debout à bord du FPSO -plateforme flottante de production et de stockage- baptisée Léopold Sédar Senghor, en hommage au premier président de la République du Sénégal. L’installation autonome de production et de déchargement est amarrée à environ 100 kilomètres au large des côtes sénégalaises avec une capacité de stockage de 1,3 million de barils.
Le Sénégal est entré depuis le 11 juin 2024 dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole après l’annonce, par Woodside, de l’extraction des premières gouttes de pétrole sur le champ de Sangomar. La population locale, minée dans une grande partie par la pauvreté, espère beaucoup des retombées de la commercialisation du pétrole attendue en « juillet » prochain, selon le Document de programmation économique et budgétaire pluriannuelle (DPBEP). Face à ces attentes, le président Faye s’engage pour « une gestion transparente et équitable de nos ressources naturelles, au bénéfice du peuple sénégalais ».
Le projet Sangomar est mené par la co-entreprise Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond (RSSD), qui est composée de Woodside (l’opérateur, avec une participation de 82 %) et la Société des Pétroles et du Sénégal (PETROSEN) qui détient 18 % des parts. L’estimation du coût de la Phase 1 du projet de développement du champ Sangomar reste dans la fourchette prévue de 4,9 à 5,2 milliards de dollars américains, soit plus de 3000 milliards de francs CFA.
Selon le Bureau d’informations gouvernementales, l’exploitation de Sangomar permettra de récupérer près de 630 millions de barils de pétrole, sans compter une quantité importante de gaz naturel. Sur place, il est prévu une production annuelle de 11,7 millions de barils de pétrole brut en 2024, dont 4,34 millions de barils destinés au marché domestique. Ce qui aura des conséquences positives sur la réduction tant réclamée du coût de l’électricité et du carburant pour les consommateurs.
Pour l’ensemble des réserves d’hydrocarbures au Sénégal, les projections des recettes issues de leur exploitation tablent sur un montant global de 576,3 milliards de FCFA, indique la même source. Les recettes pour l’année 2025 sont projetées à 127,7 milliards de francs CFA contre 205,4 milliards pour 2026 et 243,2 milliards pour 2027. Les autorités précisent que ces recettes serviront au financement des dépenses courantes, particulièrement celles à caractère social, à l’exception des dépenses relatives aux salaires et autres traitements.
ODL/te/APA