La présentation d’un modèle d’évaluation de l’impact socio-économique en rapport avec le secteur informel a été un des temps forts de l’atelier initié en Ouganda autour de la transition vers une économie propre, centrée sur les transports.
En Afrique de l’Est, notamment en Ouganda, la Banque africaine de développement (BAD) et les Fonds d’investissement climatiques mettent en œuvre depuis quelques temps des projets pour une transition climatique juste. Ils ont initié, il y a deux semaines, à Kampala, la capitale ougandaise, un atelier pour veiller à ce que la transition vers une économie propre ne laisse pas de côté les communautés vulnérables.
« L’Ouganda est à l’avant-garde de l’action climatique qui entraînera inévitablement des impacts positifs et négatifs. Ce projet vise à aider le gouvernement à mieux comprendre les risques et les opportunités liés aux mesures d’atténuation du changement climatique dans le secteur des transports », a souligné Augustine Kpehe Ngafuan, chef de bureau pays pour l’Ouganda à la Bad, à l’occasion de cette rencontre organisée les 19 et 20 juin 2024.
Les secteurs clés identifiés pour la planification d’une transition juste comprennent l’agriculture et la foresterie, l’énergie et les minéraux, les transports, les villes et l’urbanisme et l’industrialisation verte.
L’un des temps forts de l’atelier a été la présentation d’un modèle d’évaluation de l’impact socio-économique développé par Neyen Consulting. Il se focalise sur Kampala, où sont concentrés 50% des véhicules en Ouganda, avec une attention particulière pour le secteur informel, explique un communiqué reçu mardi à APA.
Des participants ont proposé de remplacer 60% de la flotte de « boda boda » (motos-taxis) par des véhicules électriques d’ici 2035 là où d’autres préfèrent l’augmentation du ratio de taxis minibus par rapport aux « boda boda » grâce à l’introduction rapide de minibus électriques d’ici 2035. Ces mesures s’alignent sur les contributions déterminées au niveau national (CDN) de l’Ouganda et visent à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, souligne la Bad.
Parallèlement, l’Ouganda a commencé à préparer son cadre national pour une transition juste avec le soutien des Fonds d’investissement climatiques et de la Bad. Il permettra de définir une trajectoire de développement qui réduira la vulnérabilité, la pauvreté et les inégalités à mesure que le pays effectuera sa transition vers une économie à faible émission de carbone et résiliente aux changements climatiques, note l’institution financière panafricaine.
Moses Masiga, expert en financement climatique et consultant auprès des Fonds d’investissement climatiques et de la Banque mondiale, a indiqué en ce sens que « les participants à l’atelier ont démontré leur compréhension des stratégies actuelles de transition vers une voie à faible émission de carbone et résiliente aux changements climatiques poursuivie dans divers plans nationaux de développement ».
Il souligne que « les recommandations les plus importantes visaient à assurer des synergies entre les stratégies de transition juste dans les différents secteurs, à démontrer les avantages par rapport aux coûts de la transition juste et à développer les stratégies nationales et sectorielles existantes ».
L’atelier s’appuie sur les sessions nationales de lancement qui ont eu lieu au début du mois d’avril et auxquelles ont participé plus de 50 représentants de parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales. « L’analyse des actions climatiques dans une perspective sectorielle est essentielle pour décortiquer les priorités sectorielles tout en garantissant des synergies et une cohérence au niveau national », a noté Augustine Kpehe Ngafuan.
ODL/te/Sf/APA