Après plus de deux décennies à la tête de l’opérateur Maroc Telecom, Abdeslam Ahizoune laisse derrière lui un règne autoritaire. Ministre des Postes et Télécommunications de 1992 à 1995, M. Ahizoune était devenu le principal gagnant de la privatisation de Maroc Telecom. Il cède la place à Mohamed Benchaboun, un autre financier, ancien ministre.
Le conseil de surveillance de Maroc Telecom a acté un tournant majeur dans l’histoire de l’opérateur historique en mettant fin aux fonctions d’Abdeslam Ahizoune, figure emblématique du groupe. Après plus de deux décennies à sa tête, cet ancien ministre des Postes et Télécommunications (1992-1995) quitte son poste, laissant derrière lui une gestion marquée par un leadership autoritaire, mais également par l’expansion fulgurante de Maroc Telecom sur le continent africain.
Pour lui succéder, le conseil a porté son choix sur Mohamed Benchaboun, personnalité aguerrie du monde économique et financier. Jusqu’à sa nomination, il présidait le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, après avoir occupé des fonctions stratégiques d’envergure : ministre de l’Économie et des Finances, PDG du Groupe Banque Populaire, puis ambassadeur du Maroc en France. Son arrivée à la tête de Maroc Telecom marque ainsi une nouvelle ère pour le groupe, avec des défis majeurs à relever dans un secteur en pleine mutation.
L’éviction d’Abdeslam Ahizoune met un terme à une gouvernance qui aura profondément marqué Maroc Telecom. Arrivé aux commandes au début des années 2000, il a accompagné la privatisation du groupe et consolidé son positionnement en Afrique. Soutenu par sa maison mère, le groupe émirati Etisalat, Maroc Telecom s’est imposé comme un acteur incontournable du marché des télécommunications sur le continent, avec une présence dans une dizaine de pays, notamment au Mali, au Gabon, en Côte d’Ivoire ou encore au Bénin.
Malgré cette expansion, sa gestion a souvent été critiquée pour son autoritarisme et sa rigidité, freinant parfois l’innovation et l’adaptation aux nouvelles dynamiques du marché. Le départ de ce dirigeant historique ouvre ainsi une nouvelle page pour l’opérateur, à l’heure où le secteur des télécommunications fait face à des défis technologiques et concurrentiels de plus en plus complexes.
L’arrivée de Mohamed Benchaboun à la tête de Maroc Telecom sera donc scrutée de près, tant par les investisseurs que par les consommateurs, qui attendent une nouvelle impulsion dans la stratégie du groupe.
MK/te/Sf/APA