Alors qu’il s’apprête à être un pays producteur de pétrole et de gaz, le Sénégal compte en tirer pleinement profit.
Après la découverte d’importants gisements pétro-gaziers ces dernières années, les autorités sénégalaises comptent voir leur pays sortir sous peu du sous-développement. C’est en tout cas la conviction de Cheikh Niane, secrétaire général du ministère sénégalais du Pétrole et des Energies, en dépit des appels insistants de la communauté internationale à protéger l’environnement en réduisant l’utilisation des énergies fossiles à l’échelle mondiale.
« La valorisation de nos ressources naturelles demeure plus que jamais des priorités pour notre développement », a-t-il indiqué mardi 23 janvier à Dakar à l’ouverture de la vingt-et-unième édition du Salon international de l’énergie et du pétrole en Afrique (Siepa).
Devant un panel d’experts du secteur des hydrocarbures et des représentants d’institutions publiques et privées, il a souligné que « le développement du secteur énergétique de l’Afrique est en marche » alors que la part de ce continent dans le marché mondial est restée « très faible » face à des grandes puissances telles que la Chine ou les Etats-Unis qui continuent d’asseoir leur développement industriel sur l’utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole…).
Face à ces mutations donc, M. Niane estime qu’on « ne doit pas demander » aux pays africains dotés de ressources en hydrocarbures de choisir entre leur développement qui pourrait être accéléré par ces dernières et les résolutions de protection de l’environnement conclues lors des sommets internationaux tels que les Conférences des Nations unies sur les changements climatiques (Cop).
« Je reste persuadé que le soutien de la communauté internationale ne nous fera pas défaut » à un stade où le Sénégal va commencer à exploiter à partir de cette année 2024 le gaz, a-t-il plaidé, soutenant que le gaz, en tant qu’une « énergie moins polluante », va améliorer l’accès à l’électricité pour un nombre important de la population sénégalaise.
Organisée par l’Association sénégalaise pour le développement de l’énergie en Afrique (Asdea) et l’Association pour le développement de l’énergie en Afrique (Adea), l’édition 2024 du Siepa traite cette année des « solutions des Etats africains face aux défis de la transition énergétique et de l’accès universel à l’électricité », un thème principal qui va occuper pendant deux jours les réflexions des participants venus de divers secteurs et de pays.
Le Siepa 2024 se déroule en outre dans un contexte où le Sénégal s’apprête à entrer dans la phase de production d’hydrocarbures suite à la découverte, il y a une décennie, de volumes importants en gaz et en pétrole dans une partie de son sous-sol. C’est pourquoi le président de l’Asdea, Mohamed Abdallahi Seck, saluant la nouvelle « loi sur le contenu local », a appelé ses compatriotes du secteur privé à « saisir les opportunités » en cours et permettre « la création de plusieurs emplois modernes ».
« Nous devons faire preuve d’imagination créatrice » dans l’étape de la production du pétrole et du gaz en vue d’amener le Sénégal dans le « monde équitable » des pays développés, a-t-il noté.
ODL/te/APA