L’ambition du fonds est de capitaliser sur le dynamisme croissant des économies maghrébines.
Paris intensifie ses efforts pour restaurer son empreinte économique et politique en Afrique, en particulier au Maghreb, où elle déploie un fonds de 100 millions d’euros via la Banque française d’investissement.
Le programme, étalé sur la période 2024-2027, cible divers secteurs stratégiques comme l’industrie, l’énergie, l’agriculture et la pharmacie. Ce fonds vise à soutenir les entreprises françaises désireuses de renforcer leur présence dans la région, notamment au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Il offre aux entreprises françaises des financements, des garanties et un accompagnement pour la mise en place de projets en collaboration avec des partenaires locaux, dans le but de stimuler les partenariats stratégiques dans la région.
Historiquement, la France a été le principal partenaire commercial du Maghreb, mais ces relations ont été mises à mal ces dernières années en raison de tensions politiques persistantes et de déséquilibres dans les accords commerciaux. Malgré cela, les échanges commerciaux ont montré une résilience relative : en 2023, les échanges entre la France et l’Algérie ont atteint 11,8 milliards d’euros, avec une croissance de 5,3% par rapport à l’année précédente, favorisée par les exportations d’hydrocarbures.
Pour le Maroc, les échanges ont totalisé 14,1 milliards d’euros, avec une augmentation de 5% soulignant une relation commerciale robuste mais confrontée à des défis similaires. Quant à la Tunisie, les échanges ont atteint 7,4 milliards de dinars, répartis équitablement entre exportations et importations.
Le fonds français vise à revitaliser les partenariats stratégiques et à compenser les pertes des années précédentes. Il souligne l’ambition française de capitaliser sur le dynamisme croissant des économies maghrébines, tout en adoptant une approche moderne et équitable, loin des connotations coloniales.
Toutefois, les défis complexes auxquels la France pourrait être confrontée, en particulier dans le maintien d’un équilibre diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, tout en naviguant dans un contexte politique européen mouvementé. La visite éventuelle du président Macron au Maroc, après les récents événements électoraux en Europe, reste un point d’interrogation.
Ce fonds d’investissement marque une nouvelle étape dans les relations franco-maghrébines, visant à revitaliser et à diversifier les partenariats économiques au cours des prochaines années, tout en cherchant à rétablir une dynamique positive dans une région stratégique pour la France en Afrique.
MN/te/APA