L’Institut de l’Émergence a récemment publié son analyse annuelle (classement ISEME) évaluant les progrès des pays vers l’émergence économique. En tête figurent le Maroc, l’Egypte et l’Afrique du Sud.
L’indice, également appelé Indice Moubarack Lô de l’Émergence, un modèle élaboré par l’économiste sénégalais Moubarack Lô, repose sur 22 indicateurs répartis en quatre dimensions principales, à savoir richesse inclusive, dynamisme économique, transformation structurelle et intégration mondiale.
Les pays émergents mondiaux, ont enregistré des scores supérieurs à 0,75, à l’instar de l’Irlande (0,985), la Chine (0,904) et la Malaisie (0,882).
Pour l’Afrique, les scores ont été dominés par le Maroc (0,663), l’Égypte (0,659) et l’Afrique du Sud (0,615), suivis par l’Île Maurice (0,600).
Ces pays accèdent au statut de pays émergents grâce à une croissance soutenue et une diversification économique notable.
D’autres pays africains sont classés comme pré-émergents à savoir Gabon (0,595), Tunisie (0,567), Botswana (0,553) et Guinée Équatoriale (0,525).
La catégorie des pays potentiellement émergents regroupe 31 des 43 pays africains étudiés, avec des leaders comme le Sénégal (0,498), l’Algérie (0,485), le Congo (0,477) et la Côte d’Ivoire (0,467). À l’inverse, les pays sous-développés incluent la Gambie, le Tchad, le Malawi et le Burundi.
Le score moyen africain atteint 0,428 en 2022, contre 0,426 en 2021.
Le Maroc, l’Égypte, le Congo et l’Ouganda figurent parmi les pays ayant enregistré les plus fortes progressions.
Toutefois, des baisses de performances sont constatées en Mauritanie, Zambie, Tunisie et Afrique du Sud.
Sur deux décennies, les scores ISEME des continents révèlent des avancées contrastées.
L’Europe de l’Est affiche une progression notable de 0,645 (2000) à 0,742 (2022). L’Asie, portée par la Chine et l’Inde, passe de 0,587 à 0,670.
L’Amérique enregistre une augmentation de 0,556 à 0,660.
L’Afrique, en revanche, évolue plus lentement, passant de 0,353 à 0,425, reflétant des progrès modérés mais réguliers.
Avec un score de 0,498, le Sénégal dépasse la moyenne africaine et progresse constamment depuis 1990 (0,351).
Bien que ses efforts d’investissement et de croissance économique soient louables, des défis subsistent notamment une transformation structurelle limitée par un secteur industriel peu développé et une faible intégration dans l’économie mondiale, malgré des avancées dans les exportations.
Pour atteindre le statut de pays émergent, le Sénégal devra diversifier davantage son économie et renforcer son secteur industriel.
SL/te/Sf/APA