Le Congo est bien positionné pour répondre à la demande régionale de pétrole, notamment grâce à la Congolaise de Raffinage (CORAF) et à sa localisation géographique stratégique, ont indiqué des experts lors du Congo Energy & Investment Forum (CEIF) 2025.
La première édition du Forum congolais de l’énergie et de l’investissement a vécu. Organisée du 24 au 26 mars 2025 à Brazzaville, elle a accueilli une table ronde où des spécialistes ont réfléchi sur les capacités du Congo à répondre à la demande de l’Afrique centrale en pétrole.
« Géographiquement, le pays a la chance d’être situé à côté de la RDC. Il s’agit donc d’un marché gigantesque. Je suis impatient d’atteindre les 500 000 barils par jour [au Congo], mais la plupart des gens ne voient pas le pétrole brut : ils utilisent du kérosène, du diesel et des produits dérivés. Nous devons parler d’investissements dans les infrastructures », a déclaré Anibor Kragha, secrétaire exécutif de l’Association des raffineurs et distributeurs africains, rappelant que « la population du Congo devrait augmenter de cinq millions de personnes d’ici à 2050 ».
Les ambitions du pays incluent l’augmentation de sa production de pétrole à 500 000 barils par jour (bpj) et de gaz à trois millions de tonnes par an (mtpa). Cette croissance vise à renforcer la sécurité énergétique du pays et de la région. Actuellement, la raffinerie CORAF a une capacité de traitement d’un million de tonnes par an (mtpa) et satisfait entre 65% et 70% de la demande locale.
« Le CORAF a été conçu pour fonctionner avec un million de tonnes de pétrole brut. Aujourd’hui, il continue à satisfaire les besoins du marché local, en répondant à 65% à 70% de la demande », estime Richard Ngola, responsable au ministère des Hydrocarbures du Congo.
La modernisation de la raffinerie CORAF a débuté en 2015, afin d’améliorer ses unités d’exploitation. Patrice Yao, administrateur adjoint du CORAF, a expliqué que « nous avons élaboré un plan de développement pour permettre l’installation de nouvelles unités et moderniser le système de pilotage ». Cependant, il estime que cette modernisation reste insuffisante et que des investissements supplémentaires sont nécessaires dans le secteur en aval, y compris dans de nouveaux projets.
Dans ce cadre, le gouvernement a lancé la construction de la raffinerie pétrochimique de l’Atlantique (Atlantic Petrochemical Refinery), en partenariat avec Beijing Fortune Dingheng Investment. Cette nouvelle installation aura une capacité de 2,3 mtpa et se concentrera sur la production d’essence et de diesel de haute qualité. Le démarrage est prévu pour la fin de l’année 2025, apportant un soutien considérable au secteur aval du pays.
Cependant, Anibor Kragha a insisté sur l’importance d’investir au-delà du seul raffinage, soulignant qu’« il faut envisager non seulement l’expansion de la raffinerie, mais aussi l’infrastructure de soutien pour pouvoir atteindre les objectifs fixés ».
ODL/Sf/te/APA