À l’approche d’un sommet majeur en Tanzanie, la Banque africaine de développement (BAD) appelle à une transformation radicale du secteur énergétique en Afrique pour fournir de l’électricité à 300 millions de personnes d’ici 2030.
Dans une déclaration diffusée le 17 janvier 2025, Wale Shonibare, directeur des solutions financières, de la politique et de la régulation de l’énergie à la BAD, lance un appel urgent pour améliorer l’accès à l’énergie à l’occasion du Sommet africain de l’énergie, prévu les 27 et 28 janvier 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie.
« Sans énergie, l’Afrique ne pourra ni réaliser ses objectifs de développement ni prendre la place qui lui revient parmi les grandes puissances mondiales », avertit-il. Le constat est frappant : près de 600 millions d’Africains, soit environ la moitié de la population du continent, vivent sans électricité.
« La vie quotidienne pour ces populations se résume à la lueur vacillante des lampes à pétrole ou au bruit intermittent des groupes électrogènes au diesel », décrit Shonibare. Ces solutions provisoires, à la fois coûteuses et polluantes, maintiennent un cycle de pauvreté et aggravent la dégradation environnementale, selon lui.
Face à cette situation alarmante, une initiative ambitieuse, baptisée « Mission 300 », a été lancée. Portée par la Banque africaine de développement, le Groupe de la Banque mondiale et d’autres partenaires, cette initiative vise à fournir l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030. « Cette mission a le potentiel de transformer des vies, revitaliser des économies et autonomiser des communautés », souligne Shonibare.
Le secteur énergétique africain est confronté à de nombreux défis. « La majorité des entreprises publiques d’électricité en Afrique sont en difficulté financière, peinant à couvrir leurs coûts d’exploitation et à financer les investissements nécessaires pour assurer leur bon fonctionnement », explique-t-il.
Pour réussir cette transformation, Shonibare appelle à une mobilisation collective.
« Le succès de la Mission 300 dépend de l’engagement des gouvernements, des acteurs du secteur privé et des partenaires internationaux », affirme-t-il. Il insiste sur le rôle crucial du secteur privé, en particulier face à la croissance rapide de la population africaine et au besoin croissant d’investissements.
Le Sommet africain de l’énergie représente un moment décisif, selon lui.
« La convergence des avancées technologiques, de la numérisation et des nouveaux modèles de financement rend ce moment particulièrement favorable pour relever les défis énergétiques de l’Afrique », affirme Shonibare.
Ce sommet devrait également marquer la signature de 13 pactes historiques et dévoiler de nouveaux engagements financiers pour accélérer le déploiement des infrastructures d’énergie verte sur le continent.
ARD/te/Sf/APA