Les risques économiques se sont dans l’ensemble atténués au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en 2017, malgré un climat des affaires peu attractif et une dégradation de la qualité du portefeuille des créances bancaires, selon la Revue de stabilité financière en Afrique centrale (RSF-AC) publiée jeudi par la Banque centrale (BEAC).
Contrairement à l’année d’avant où le contexte macro-financier s’était sensiblement dégradé, les économies de la zone ont terminé l’année sur un frémissement de l’activité avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,2%, une décélération des tensions sur les prix avec un taux d’inflation en moyenne annuelle ressortant à 0,9%.
Dans le même élan, il a été enregistré une réduction du déficit budgétaire base engagements, dons compris à 3,7% du PIB, une forte contraction du déficit des transactions courantes, transferts officiels inclus de 8,6% du PIB en 2016 à 4,2% en 2017, ainsi qu’une faible attractivité du climat des affaires malgré les actions entreprises par les États dans certains domaines.
Au plan monétaire, l’année 2017 a ainsi été marquée par une réduction du volume des avoirs extérieurs nets de 3,9%, un accroissement des créances nettes du système bancaire sur les pays de 12,6%, une augmentation de 1,5% du crédit intérieur, un léger repli de la masse monétaire de 0,4%, et une baisse du taux de couverture extérieure de la monnaie à 57,5%,
Pendant la période étudiée, le secteur financier a fait preuve d’une résilience satisfaisante, avec toutefois des vulnérabilités dans certaines de ses composantes. En effet, si les institutions financières sont demeurées relativement solides en dépit du recul du volume d’activités dans le secteur bancaire et les assurances, les établissements de microfinance (EMF), eux, sont restés fragiles et le niveau de la trésorerie des organismes de prévoyance sociale s’est révélé préoccupant.
Sur les marchés des capitaux, l’Institut d’émission révèle avoir réduit considérablement ses avances aux établissements sous régionaux de crédit, en même temps que les Trésors publics ont diminué leur demande de liquidité sur le marché des titres publics et que la capitalisation boursière des marchés financiers a marqué un léger fléchissement.
« En dépit des retards de paiement accusés par certains débiteurs souverains, dans l’ensemble, aucun incident majeur n’est survenu sur le marché des capitaux de la CEMAC » en 2017, rassure la RSF-AC.
S’agissant des infrastructures de marché, les différents systèmes et moyens de paiement ont, en 2017, poursuivi leur développement à travers notamment la montée en régime des cartes du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (GIMAC), mais aussi l’intensification de l’activité d’émission de la monnaie électronique, les dépositaires centraux ayant pour leur part assuré avec diligence les opérations post-marché.
FCEB/ard/cat/APA