Le combat contre les groupes jihadistes au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains », a estimé à Paris le président sénégalais Macky Sall, réagissant à l’annonce du retrait du Mali des forces françaises et européennes.
« Nous comprenons cette décision prise par les autorités européennes et françaises de ne pas poursuivre leur intervention sur le théâtre malien compte tenu des situations nées un peu des deux coups d’Etat et des difficultés qu’il y a entre autorités maliennes et européennes sur les opérations en cours. Nous en avons pris acte.» a déclaré Macky Sall ce jeudi matin dans une conférence de presse commune avec le président Emmanuel Macron, Nana Akufo-Addo, president en exercise de la Cedeao et Charles Michel, président du Conseil européen.
Le président sénégalais qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, a soutenu ensuite que « la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains. La lutte contre le terrorisme est devenue un défi majeur pour l’Afrique. Nous ne voulons pas que le continent devienne le ventre mou du terrorisme international. C’est pourquoi nous souhaitons ardemment continuer avec nos partenaires européens les efforts solidairement engagés de longue date et que nous avons toujours salués en particulier la présence française au Mali » a déclaré Macky Sall lors de son intervention.
Macky Sall s’est réjoui par ailleurs de la décision de la France de l’Union européenne d’accompagner les pays du Sahel et du Golfe de Guinée en proie au jihadisme. « Nous sommes heureux que l’engagement ait été renouvelé de rester dans la région et de réarticuler le dispositif », a-t-il dit en ce sens.
Une réunion Cedeao – UA – Mali lundi
Par ailleurs, Macky Sall espère que les autorités de la transition au Mali et la Cedeao vont s’entendre sur le retour de l’ordre constitutionnel. « Nous espérons que les discussions entre la Cedeao et le Mali permettront d’arriver à un retour normal des institutions civiles issues d’élections de façon à pouvoir reprendre le cours normal des choses. Lundi peut-être une nouvelle réunion est prévue entre la Cedeao, l’Union africaine et les autorités maliennes. Et nous verrons la suite qui sera donnée dans le cadre des relations entre l’Union africaine et le Mali » a informé le dirigeant sénégalais.
Emmanuel Macron a soutenu ce jeudi à Paris lors d’une conférence de presse commune avec l’UE, la Cedeao et l’UA que les forces militaires françaises Barkhane et européennes Takuba vont quitter définitivement le territoire malien lors d’un « retrait coordonné ».
Une décision qui vient entériner les mesures arrêtées mercredi soir lors d’un dîner de travail à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et des pays du G5 Sahel, de la Cedeao et l’UA.
CD/APA