Amnesty International exige la libération de Neth Nahara, emprisonnée depuis un an pour avoir critiqué le président angolais João Lourenço sur TikTok.
Le 13 août 2023, Ana da Silva Miguel, connue sous le pseudonyme Neth Nahara, est arrêtée à son domicile à Luanda pour avoir diffusé une vidéo critiquant le président João Lourenço sur TikTok. Un an plus tard, Amnesty International s’élève contre cette « détention arbitraire » et appelle les autorités angolaises à la libérer immédiatement ainsi que quatre autres personnes emprisonnées pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression.
« Les autorités angolaises doivent immédiatement libérer Ana da Silva Miguel, alias Neth Nahara, à l’occasion du premier anniversaire de son arrestation. Neth Nahara n’aurait jamais dû être emprisonnée », a déclaré Vongai Chikwanda, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est et Afrique australe d’Amnesty International, dans un communiqué parvenu ce mardi à APA.
Selon Mme Chikwanda, « la condamnation de Neth Nahara pour +outrage à l’État+ est absurde, alors que sa peine a été prolongée de six mois à deux ans après une procédure d’appel entachée d’irrégularités. Les autorités angolaises abusent du code pénal pour tenter de faire taire la dissidence pacifique. »
Le 14 août 2023, Neth Nahara a été reconnue coupable d’« outrage à l’État, à ses symboles et à ses organes » en vertu de l’article 333 du Code pénal angolais. Le tribunal l’a condamnée à six mois de prison et à une amende d’un million de kwanzas, soit environ 1 200 dollars.
Le 27 septembre, le tribunal de deuxième instance d’Angola a prolongé sa peine à deux ans, à la suite d’un appel interjeté par le procureur. Selon Amnesty International, le tribunal n’a pas autorisé les avocats de Neth Nahara à former un contre-appel comme le prévoit la loi et n’a pas répondu à leur plainte concernant les vices de procédure.
Pendant l’emprisonnement de Neth Nahara, dénonce l’ONG de défense des droits humains, les autorités lui ont refusé le traitement quotidien contre le VIH pendant huit mois. Les autorités angolaises ont invoqué à plusieurs reprises l’article 333 du Code pénal pour justifier la détention arbitraire de personnes critiques, conclut Amnesty International.
ARD/te/Sf/APA