Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) a décidé que le pays devrait se retirer de la Cour pénale internationale (CPI) à la suite des pressions pour arrêter le président russe Vladimir Poutine lors de sa venue au sommet des BRICS en août, a déclaré mardi le président Cyril Ramaphosa.
S’adressant aux journalistes après une rencontre avec le président finlandais Sauli Niinistö, M. Ramaphosa a déclaré que le comité exécutif national de l’ANC avait décidé le week-end dernier que l’Afrique du Sud devait se retirer de la CPI jusqu’à ce que la question de la partialité dans le traitement des affaires par la Cour internationale soit résolue.
« Le parti au pouvoir, l’ANC, a pris la décision qu’il était plus prudent que l’Afrique du Sud se retire de la CPI, principalement en raison de la manière dont la CPI traite ce type de problèmes », a déclaré M. Ramaphosa.
Et d’ajouter : « Nous aimerions que cette question de traitement inéquitable soit discutée de manière appropriée, mais entre-temps, le parti au pouvoir a décidé une nouvelle fois qu’il fallait se retirer de la CPI, et c’est une question qui sera traitée ».
La CPI a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Poutine à la suite de l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
D’aucuns se sont toutefois inquiétés de la partialité de la Cour dans la manière dont elle traite les affaires de crimes de guerre présumés, des actes similaires commis par des dirigeants de pays occidentaux ne faisant pas l’objet des mêmes accusations.
L’invasion de l’Irak par les États-Unis et leurs alliés en 2003, ostensiblement à la recherche d’Armes de destruction massive (ADM) détenues par le gouvernement de l’ancien président Saddam Hussein, en est un exemple.
Aucune ADM n’a été trouvée, mais la CPI n’a pris aucune mesure à l’encontre du président américain de l’époque, George W. Bush, malgré les crimes de guerre commis par ses forces d’invasion.
Si l’Afrique du Sud est signataire du traité de Rome, la Russie et les États-Unis n’y ont pas adhéré et ne sont donc pas membres de la Cour.
Ce n’est pas la première fois que la Cour internationale fait pression sur l’Afrique du Sud pour qu’elle arrête un chef d’État.
En 2015, Pretoria ne s’est pas conformée au mandat d’arrêt délivré par la CPI contre l’ancien président soudanais Omar el-Béchir, en dépit d’une décision de justice locale ordonnant son arrestation.
JN/lb/APA