Le président du Niger, Mahamadou Issoufou a appelé samedi à Ouagadougou à un engagement ferme et une coordination efficace entre les différents acteurs pour mieux lutter contre le terrorisme et les autres fléaux existants dans l’espace CEDEAO et en particulier dans la région du Sahel.
S’exprimant à l’ouverture de la session extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest sur la lutte contre le terrorisme, le chef de l’état nigérien a d’abord reconnu l’impératif de garantir la sauvegarde de l’intégrité territoriale, la sauvegarde des institutions démocratiques républicaines et la sécurisation de tous les citoyens, ainsi que la protection de leurs biens.
Cependant, il soutient que « ces objectifs politiques ne peuvent être atteints que si nous nous engageons fermement à éradiquer le terrorisme, la piraterie maritime, le crime organisé, les conflits intercommunautaires et le banditisme ».
Pour sa part, le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, la gravité et la complexité de la question terroriste imposent une coopération entre États, en termes de devoir de solidarité, mais bien plus comme un impératif d’intérêt commun.
« C’est pourquoi nos États doivent mutualiser leurs moyens humains, matériels et de renseignements, équiper et former nos forces de défenses et de sécurité pour renforcer leurs capacités opérationnelles dans le combat qu’elles mènent contre ce fléau en Afrique de l’ouest », a alerté le président Kaboré.
Le rapport dressé par le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Brou, révèle quelque 2.200 attaques terroristes ces quatre dernières années, faisant au moins 11.500 morts et des milliers de blessés, ainsi que des millions de déplacés.
Au-delà, les attaques terroristes ont, poursuit Jean-Claude Brou, ont considérablement affecté l’activité économique et exacerbé des conflits intercommunautaires dans la région du Sahel.
Ce Sommet extraordinaire sur le terrorisme a également été une occasion d’examiner les différentes initiatives prises jusqu’à ce jour et de redéfinir les domaines d’intervention prioritaire pour endiguer la propagation des attaques terroristes dans la région ouest-africaine et particulièrement dans le Sahel.
La force multinationale du G5 Sahel composée de soldats des pays membres (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad) devra d’ailleurs atteindre à terme 5.000 éléments pour remplacer les forces françaises qui mènent l’opération Barkane dans la région.
IDO/DNG/APA