Le gouvernement sénégalais a mis au point un plan de contingence pour que l’économie du pays résiste aux effets néfastes du coronavirus.
« Dès le début de l’enregistrement des cas, un budget d’1,4 milliard F CFA, sur les ressources de l’Etat, a été mis en place pour préparer la riposte et gérer les premiers cas. Par la suite, avec l’évolution de l’épidémie, un plan de contingence a été élaboré. Il est chiffré, pour le moment, à 64 milliards F CFA », a informé Amadou Hott, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale.
Il s’exprimait, jeudi soir à Dakar, lors d’une conférence de presse portant sur les conséquences du Covid-19 sur l’économie sénégalaise. M. Hott, ancien vice-président de la Banque africaine de développement (Bad) en charge du Complexe énergie, croissance verte et changement climatique, a indiqué que « ce plan est financé essentiellement par le budget de l’Etat et par la contribution des partenaires au développement qui se sont déjà manifestés ».
D’après le dernier bilan du ministère de la Santé et de l’Action sociale daté du 19 mars 2020, le Sénégal a répertorié sur son territoire 38 cas positifs de coronavirus dont 5 guéris. A ce jour, 33 personnes sont encore sous traitement.
Le président de la République Macky Sall a pris, lors du Conseil des ministres tenu hier mercredi, de fortes mesures pour soutenir l’économie de son pays. Il s’agit premièrement de la mise en place d’un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19.
« Ce fonds proposera une batterie de mesures, notamment en termes d’accompagnement des secteurs affectés par la pandémie tels que le tourisme, le transport aérien, les chaînes d’approvisionnement du commerce formel et informel et de l’industrie, dans le sens de préserver des emplois et d’atténuer les répercussions sociales de la crise », a explicité Amadou Hott.
La seconde structure, mise sur pied par le gouvernement du Sénégal, est le Comité de croissance et de veille économique Covid-19. L’une de ses missions consistera à « anticiper sur les répercussions économiques directes et indirectes de la crise ».
Poursuivant, l’ex-directeur de Millennium Finance Corporation pour l’Afrique, a détaillé que « ce comité sera composé de représentants des ministères, du secteur privé et de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). Il se réunira autant de fois que de besoin et soumettra des propositions au Conseil des ministres ».
Le plan de guerre économique du Sénégal a pour but « d’atténuer les effets négatifs de la pandémie sur la croissance et les emplois », selon Amadou Hott. Dans son entreprise de riposte contre le coronavirus, « le gouvernement du Sénégal compte mobiliser des ressources à travers son budget, les partenaires au développement, les dons de sociétés, de fondations et de bonnes volontés ».
Face à la virulence du Covid-19, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale a plaidé pour le maintien voire l’élargissement de « l’élan de solidarité nationale déjà amorcé ».
L’ancien Directeur Général de UBA Capital (United Bank of Africa), pour rassurer les populations qui sont dans l’incertitude, a déclaré : « Ensemble, notre pays sera très fort pour venir à bout de la maladie et de ses effets négatifs sur notre économie. Avant la crise, nos fondamentaux économiques étaient très solides pour nous permettre de nous relever ».
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