Une nouvelle organisation dénommée Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP CI) a été portée sur les fonts baptismaux le 10 mars , sans le PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, l’une des principales formations politiques du pays, qui n’est pas signataire de la charte.
La charte de la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP CI) a été signée, ce lundi 10 mars 2025, au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), à Abidjan, par 25 partis de l’opposition et mouvements citoyens.
La coalition s’est dotée d’un organe suprême, la Conférence des présidents, dont le coordonnateur est le président du PDCI, Tidjane Thiam, tandis que l’ex-Première dame Simone Ehivet, présidente du parti Mouvement des générations capables (MGC) en est le porte-parole.
Simone Ehivet, la porte-parole de CAP Côte d’Ivoire, a précisé que la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire a pour objectif « des actions unitaires pour aboutir à des réformes électorales » en vue d’élections transparentes et apaisées.
Elle a, toutefois, relevé que la présidentielle d’octobre 2025, « sensée être préparée par un organe électoral dédié, ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices », car « cela s’inscrit dans une continuité historique faite de plus de 30 années de crises électorales générées par un système des élections biaisés ».
Depuis un an, soulignera-t-elle, l’opposition ivoirienne n’a eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme et d’inviter à un dialogue national sur les questions électorales. Et ce, pour que les points de désaccord soient réglés en amont pour permettre une élection transparente et apaisée.
Réitérant leur appel au dialogue national, les partis de l’opposition et les organisations de la société civile, ont envoyé, le 26 septembre 2024, un premier courrier au président de la République, pour solliciter l’ouverture d’un dialogue politique.
Les points énumérés par l’opposition portaient sur « le découpage électoral, la liste électorale, la Commission électorale indépendante (CEI), le Code électoral, le financement des élections, et la réforme constitutionnelle qui s’ensuit ainsi que la sécurisation des élections », a-t-elle indiqué.
Cependant, « le chef de l’Etat n’a pas réagi à ces doléances », a-t-elle ajouté. Ainsi, l’opposition ivoirienne, à la suite d’une nouvelle réunion de haut niveau des présidents des partis politiques, le 14 octobre 2024, va décider d’adresser un deuxième courrier au chef de l’Etat.
« C’est le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, qui, le 29 octobre 2024, répond à nos deux courriers sur la convocation du dialogue politique. Selon lui, il n’y a aucun besoin de convoquer un dialogue politique », a rapporté Mme Simone Ehivet.
Le ministre de l’Intérieur, dira-t-elle, a soutenu que « la 5e phase du dialogue politique avait déjà traité et résolu toutes les questions de façon satisfaisante. » Ses réponses s’achevant sur la promesse de sa disponibilité à poursuivre les échanges, mais depuis le 23 décembre 2024, un courrier transmis est resté sans suite.
« D’avril 2023 à décembre 2024, notre coalition aura tout fait en s’ouvrant à la communauté nationale et internationale », a-t-elle poursuivi. CAP Côte d’Ivoire entend, de ce fait, mobiliser les Ivoiriens pour une alternance politique à l’issue de la présidentielle du 25 octobre 2025.
La présidente de l’URD, Mme Danielle Boni Claverie, la porte-parole adjointe de la coalition, a lu la charte qui souligne « une menace sérieuse qui pèse sur la société ivoirienne, la caporalisation des institutions de la République et les dérives autoritaires ».
CAP Côte d’Ivoire se veut « un cadre permanent non idéologique et de concertation » en vue d’actions communes pour la réforme du système électoral. Il s’agit de « s’unir autour de ce qui est essentiel : la préservation de la paix en Côte d’Ivoire », a déclaré Tidjane Thiam.
En qualité de coordonnateur de cette coalition, Tidjane Thiam s’est dit « déterminé à tout mettre en œuvre pour la paix en Côte d’Ivoire ; pour que nous ayons des élections inclusives, que tous ceux qui souhaitent être candidats puissent être candidats ».
« Qu’on laisse les Ivoiriens décider, librement, de qui va les gouverner », a-t-il lancé, partageant que « la démocratie est un préalable au développement et à l’harmonie d’une société ». Pour lui, « une alternance pacifique » est possible en Côte d’Ivoire.
« Je voudrais remercier chacun des partis qui a accepté de s’engager dans cette coalition. Il n’y a pas de petits ou de grands partis dans cette coalition, nous sommes des partenaires qui partagent le même objectif et pour mettre notre pays sur le chemin de la démocratie », a-t-il affirmé.
Parmi les 25 signataires de la charte, figurent le Cojep, le parti de Charles Blé Goudé qui était présent à la cérémonie, le FPI, dirigé par l’ancien Premier ministre Affi Nguessan, représenté par Barthélémy Gnepa, et le mouvement « Pour les écologistes », présidé par le journaliste ivoirien Hermann Aboa.
AP/Sf/APA