Des milliers de Namibiens, accompagnés de dignitaires étrangers, se sont réunis vendredi au stade de l’Indépendance à Windhoek pour rendre un ultime hommage à Sam Nujoma, président fondateur du pays.
Pour le dernier hommage à Sam Nujoma, le père de l’indépendance namibienne décédé le 8 février à l’âge de 95 ans, l’atmosphère était empreinte d’émotion à Windhoek, avec le public agitant fièrement le drapeau national, une démonstration vibrante de patriotisme.
La cérémonie commémorative a débuté par une prière et un discours élogieux de l’ancien Premier ministre Nahas Angula, suivis des hommages du président actuel Nangolo Mbumba, de la présidente élue Netumbo Nandi-Ndaitwah, de l’ex-président Hifikepunye Pohamba, et du leader de l’opposition McHenry Venaani.
Le corps de Nujoma sera exposé au public jusqu’à la nuit avant son inhumation samedi matin à Heroes Acre à Windhoek.
Nujoma est né le 12 mai 1929 à Ongandjera, sous la domination coloniale de l’Afrique du Sud sur ce qui était alors connu sous le nom d’Afrique du Sud-Ouest.
Évoluant dans un contexte de ségrégation et d’oppression systémique, il prit rapidement conscience des injustices subies par les Namibiens autochtones, privés de leurs droits fondamentaux.
L’engagement politique de Nujoma a pris un tournant décisif dans les années 1950, lorsqu’il rejoignit des mouvements ouvriers et des organisations nationalistes.
En 1959, il cofondait l’Ovamboland People’s Organisation, qui devint plus tard la South West Africa People’s Organisation (SWAPO), une organisation dédiée à la lutte contre le contrôle sud-africain de la Namibie à travers des manifestations pacifiques et la résistance armée.
Conscient que l’indépendance ne pouvait être obtenue uniquement par des moyens pacifiques, Nujoma mena la SWAPO dans une guerre de libération à partir de 1966.
Exilé, il devint le visage de la lutte pour la liberté de la Namibie, obtenant un soutien international tout en dirigeant des opérations militaires contre les forces d’occupation.
Ses efforts diplomatiques furent salués par des institutions mondiales telles que les Nations Unies et l’Organisation de l’unité africaine (OUA), permettant à la Namibie de rester au cœur de l’agenda international durant sa lutte pour l’indépendance.
Après des années de conflit et une pression croissante sur l’Afrique du Sud, un accord de paix fut signé en 1988, ouvrant la voie à des élections supervisées par l’ONU en 1989. Ces élections consacrèrent la victoire de la SWAPO et l’indépendance de la Namibie le 21 mars 1990.
En tant que premier président de la Namibie, Nujoma dut relever des défis majeurs pour unifier une nation marquée par des décennies de domination coloniale et de guerre.
Son leadership établit les bases de la démocratie, tout en mettant l’accent sur l’éducation, les soins de santé, les infrastructures et la réforme agraire, des priorités essentielles pour transformer la liberté en progrès tangible pour les citoyens.
Après avoir effectué trois mandats et s’être retiré volontairement en 2005 – une décision saluée comme exemplaire parmi les dirigeants africains – son influence demeure profonde dans le paysage politique namibien actuel.
Nujoma est décédé le 8 février à l’âge de 95 ans, des suites de soins reçus dans un hôpital de Windhoek.
JN/fss/te/Sf/APA