La nouvelle stratégie numérique du Sénégal, lancée lundi à Diamniadio, a mis en lumière l’engagement de plusieurs acteurs dans des domaines clés, allant de la digitalisation logistique à la souveraineté numérique, en passant par l’apport stratégique des technologies spatiales, illustrant ainsi les leviers essentiels pour positionner le pays ouest-africain en tant que leader numérique en Afrique.
Lancé en grande pompe à Diamniadio, à 30 kilomètres de Dakar, le « New Deal Technologique » marque un tournant décisif dans la transformation numérique du Sénégal. Porté par le gouvernement et les acteurs du secteur, ce programme ambitieux se veut une réponse aux défis de la digitalisation, de l’inclusion numérique et de la souveraineté technologique du pays.
Au sein des stands installés dans le cadre de la cérémonie, l’entreprise PAPS Sénégal, spécialisée dans la logistique et le transport digitalisé, illustre bien l’impact potentiel du nouveau contrat numérique sénégalais. Cette initiative « contribuera à créer un écosystème solide et, en tant qu’acteurs logistiques, nous avons un rôle à jouer », a déclaré Nabiyoulay Dièye, directeur commercial de PAPS, dont l’objectif est de connecter toutes les zones du Sénégal et de fluidifier les échanges logistiques à l’échelle nationale et internationale.
L’entreprise, également présente en Côte d’Ivoire et au Bénin, ambitionne d’étendre ses activités au Maroc d’ici 2025.
« D’ici 2030, le Sénégal doit pouvoir offrir un accès digitalisé à ses services, comme l’obtention d’un casier judiciaire en ligne ou un suivi logistique sans entrave », a-t-il souligné.
Autre voix importante, celle de Basile Niane, blogueur influent sénégalais. Il fait partie des vingt membres cooptés dans le Conseil national du numérique (CNN), nouvellement mis en place, dans le cadre du ´New Deal Technologique. ´
« Ce Conseil a pour mission d’accompagner l’Etat dans ses plans de développement numérique. Nous allons proposer des solutions, évaluer les avancées et orienter les stratégies pour une transformation efficace. Il ne s’agit pas seulement de connecter les populations, mais aussi de développer des champions locaux et d’assurer une souveraineté numérique », a-t-il expliqué.
Une référence continentale à court terme
Pour ce spécialiste, la vision des nouvelles autorités dans le projet de digitalisation de son pays est bien réalisable avant même le terme fixé.
« Nous avons toutes les ressources humaines et stratégiques pour devenir une référence bien avant 2034. Si nous travaillons ensemble, nous pouvons atteindre ces objectifs », a-t-il soutenu.
L’un des aspects les plus novateurs du New Deal Technologique réside aussi dans l’apport des technologies spatiales. Maram Kairé, directeur général de l’Agence sénégalaise d’études spatiales (ASES), souligne leur importance dans le projet.
« Le développement du numérique repose sur la collecte et l’exploitation des données. Et une partie essentielle de ces données proviendra de l’espace. Qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’éducation ou de la santé, l’imagerie satellitaire et l’intelligence artificielle seront des outils décisifs », affirme l’astronome sénégalais, dont le nom a été attribué à l’astéroïde (35462) Maramkaire.
« Dans les zones reculées où les infrastructures sont absentes, les satellites peuvent apporter une connexion Internet fiable. C’est une véritable opportunité que nous ne devons pas rater », a-t-il ajouté, soulignant que l’éducation et la diffusion des connaissances scientifiques feront également partie des priorités.
Les acteurs présents à la cérémonie sont ainsi unanimes : « le New Deal Technologique » est un catalyseur essentiel pour faire du Sénégal un acteur majeur du numérique en Afrique. La digitalisation des services, la modernisation de l’administration et l’inclusion numérique sont autant de leviers qui, bien exploités, pourraient accélérer la transformation du pays.
« Avec l’essor du numérique, nous avons une chance unique d’intégrer les sciences spatiales et technologiques dans les contenus pédagogiques. Nos jeunes doivent être prêts à relever les défis de demain », a indiqué M. Kairé.
ODL/ac/Sf/APA