Au Mali, la Commission de rédaction de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale consulte les acteurs sociaux et politiques à Bamako, sous la direction d’Ousmane Issoufi Maïga. L’objectif est de finaliser un projet de Charte, basé sur des principes de transparence et d’inclusivité, malgré l’absence de certains groupes rebelles et djihadistes.
Depuis le lundi 17 février 2025, la Commission de rédaction de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale a entamé une série de consultations à Bamako. Sous la direction de l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, cette initiative vise à élaborer un document consensuel reflétant les aspirations de toutes les composantes de la société malienne.
Ces consultations s’inscrivent dans la continuité des efforts déployés depuis le Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, tenu de février à mai 2024. L’avant-projet de la Charte, présenté au Chef de l’État en octobre 2024, a été soumis aux forces vives de la nation pour enrichissement. Les concertations actuelles, prévues jusqu’au 26 février 2025, visent à recueillir les contributions des différentes parties prenantes afin de finaliser le projet de Charte.
Dès la première journée, les membres de la Commission ont rencontré diverses délégations au Centre international de conférences de Bamako (CICB). C’est ainsi que des autorités et légitimités traditionnelles, des représentants des confessions religieuses, des communicateurs traditionnels et ceux de la confrérie des chasseurs, ont été écoutés. Ensuite c’était au tour des organisations de femmes, de jeunes, de personnes vivant avec un handicap, ainsi que des associations œuvrant dans les domaines de la gouvernance, des droits humains et de la lutte contre la corruption, dont la Commission nationale des droits de l’homme, d’être entendus.
Tout au long de la semaine écoulée, la Commission a consulté les partis et regroupements politiques, les syndicats, les organisations socio-professionnelles, le patronat, les universités, les organisations professionnelles des médias et les autorités administratives indépendantes. En fin de semaine, des rencontres sont programmées avec les institutions de la République. Cette démarche inclusive vise à garantir que le projet de Charte soit le reflet des aspirations et des préoccupations de l’ensemble de la société malienne.
L’avant-projet de la Charte, soumis en novembre 2024, repose sur plusieurs principes fondamentaux : transparence, participation inclusive, redevabilité, éthique et intégrité, et respect des droits fondamentaux. Il définit les droits et obligations des institutions signataires, des bénéficiaires et des organes de supervision, tout en établissant des mécanismes de gouvernance, de suivi, d’évaluation et de sanction en cas de non-respect des engagements.
Malgré cette volonté d’inclusivité, certains acteurs clés, notamment les groupes rebelles du Front de libération de l’Azawad (FLA) et les figures djihadistes telles qu’Amadou Koufa et Iyad Ag Ghaly, ne participent pas à ces consultations.
Néanmoins, la Commission demeure déterminée à élaborer un document fédérateur, comme l’a souligné Ousmane Issoufi Maïga lors de la session inaugurale. « Nous sommes conscients du rôle que joue chacune de vos organisations au sein de notre société. Nous sommes réunis ici pour la troisième fois, pour échanger sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale depuis le début des travaux sur le dialogue inter-malien lancé en février 2025 », a-t-il assuré.
L’objectif est de soumettre un projet de Charte au Président de la Transition, qui servira de document de référence pour toutes les initiatives visant à promouvoir la sécurité, la paix, la réconciliation nationale, la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Mali. La réussite de ce processus dépendra de la capacité des autorités à intégrer les contributions recueillies et à engager un dialogue constructif avec tous les acteurs concernés, y compris ceux actuellement absents des discussions.
MD/ac/Sf/APA