Kinshasa interpelle Arsenal, le PSG et le Bayern Munich sur leurs accords de sponsoring avec le Rwanda. La ministre des Affaires étrangères dénonce des partenariats financés par le pillage des ressources minières congolaises.
La République démocratique du Congo (RDC) accentue la pression diplomatique sur le Rwanda en ciblant ses partenariats sportifs. Dans un courrier adressé à Arsenal, au Paris Saint-Germain et au Bayern Munich le 31 janvier, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, exhorte ces clubs à mettre fin à leurs accords de sponsoring avec « Visit Rwanda », les qualifiant de partenariats « entachés de sang ».
Cette démarche intervient dans un contexte d’escalade des tensions dans l’est de la RDC, où selon un rapport de l’ONU, quelque 4 000 soldats rwandais seraient actuellement déployés. « La culpabilité du Rwanda est devenue incontestable », souligne la ministre dans sa correspondance, parvenue à APA.
Le conflit a déjà provoqué le déplacement de plus de 500 000 personnes cette année. « Des milliers de personnes sont actuellement piégées dans la ville de Goma, avec un accès limité à la nourriture, à l’eau et à la sécurité », alerte Mme Kayikwamba Wagner.
La ministre met également en cause l’origine des fonds finançant ces partenariats sportifs. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts des Nations Unies, au moins 150 tonnes de coltan auraient été illégalement exportées vers le Rwanda. La RDC estime que le pillage de ses ressources minières représenterait environ un milliard de dollars pour l’économie rwandaise.
Cette initiative diplomatique survient après l’avertissement du ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, au président rwandais Paul Kagame, concernant le risque de perdre une aide internationale d’un milliard de dollars.
AC/Sf/APA
