Clever Cloud, fleuron de l’industrie Cloud européenne, et New Digital Africa (NDA), présidé par l’Ivoirien Ange Kacou Diagou, ont scellé, à Abidjan, un partenariat pour un cloud souverain en Afrique.
Clever Cloud et NDA, deux entreprises opérant dans le secteur du numérique joignent leurs forces pour la création de Clever Cloud Africa, une entité dédiée au déploiement de solutions cloud sur le continent en vue d’un cloud 100% africain.
Ce partenariat a eu lieu, à l’occasion de la 13e édition des Assises de la transformation digitale en Afrique (ATDA), qui s’est tenue sur les berges de la lagune Ebrié, les 20 et 21 novembre 2024. Cette collaboration vise à positionner le continent comme un moteur technologique mondial.
Les deux entreprises du numérique envisagent notamment de déployer la technologie cloud en Côte d’Ivoire et en Afrique afin de rendre le continent autonome et souverain en matière de gestion de bases de données.
M. Quentin Adam, CEO de Clever Cloud a fait savoir que le poids du marché mondial du digital est évalué à 19 000 milliards de dollars par an, dont 80% est capté par les États-Unis, 5% par Taïwan et plus de 4% par l’Europe.
Pour lui, il est impératif que les pays africains créent leur « souveraineté technologique » en protégeant leurs propres données. A travers ce partenariat, il s’agit d’apporter la technologie cloud pour permettre de créer un cloud souverain avec la possibilité de payer en monnaie locale.
Ce marché, dira-t-il, est dominé, au plan mondial, par les grandes firmes américaines qui « accèdent aux données de n’importe quel fournisseur, toute chose qui pose un problème de souveraineté numérique et une ingérence économique ».
« Notre objectif, c’est d’embaucher du personnel local et de créer des centres de recherche et de développement », a souligné M. Quentin Adam, précisant qu’à travers ce partenariat il s’agira « d’acculturer » la technologie cloud et la « tropicaliser » selon les besoins locaux.
Ange Kacou Diagou, CEO de New Digital Africa a relevé que le continent africain est le moins connecté en termes de câbles sous-marins, faisant observer que « 70% des câbles sous-marins sont des propriétés d’Amazone, Google et Facebook, qui sont en même temps propriétaires du stockage de données ».
L’enjeu, dira-t-il, est de générer sur place des compétences en matière de technologie cloud et de la valeur ajoutée concernant cette ressource. La Côte d’Ivoire dispose d’infrastructures modernes et d’un écosystème numérique en plein essor avec une concentration croissante de start-ups.
L’adoption généralisée de l’Intelligence artificielle (IA) pourrait générer jusqu’à 1 200 milliards de dollars sur le continent africain d’ici à 2030, soit une augmentation de 5,6 % du PIB. Aujourd’hui, le marché africain du cloud connaît une croissance rapide.
D’après une étude de PwC publiée en mars 2024, 50% des entreprises en Afrique ont intégré la technologie cloud dans la majorité de leurs opérations, un niveau comparable à celui de l’Amérique du Nord et de la Chine.
Cette dynamique illustre l’importance croissante du cloud et de l’IA dans la modernisation des économies africaines et le renforcement de leur compétitivité à l’échelle mondiale, ouvrant des perspectives majeures dans des domaines comme l’agriculture, la santé, la finance et l’éducation.
AP/Sf/APA