Le ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Mamadou Kassogué, a annoncé des avancées notables dans la lutte contre la corruption lors de la cérémonie d’ouverture de la Semaine nationale de lutte contre la corruption, le 9 décembre 2024, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB).
Cet événement, placé sous le thème « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain », a été l’occasion de dévoiler les résultats obtenus par le Mali dans ce combat pour l’intégrité de ses institutions.
Selon le ministre, les condamnations pécuniaires prononcées lors de la dernière session de la Cour d’assises de Bamako, tenue entre fin septembre et octobre 2024, ont atteint un montant record de 11,5 milliards de FCFA. Parmi ces condamnations, 15,1 milliards de FCFA concernent des atteintes aux biens publics, marquant une volonté ferme des autorités judiciaires de récupérer les fonds détournés. En complément, les cautions totalisent 15,3 milliards de FCFA, témoignant de l’ampleur des affaires traitées.
Le ministre Kassogué a souligné que cette édition de la Semaine nationale de lutte contre la corruption visait à sensibiliser les citoyens sur les efforts déployés par le gouvernement pour éradiquer la corruption et rétablir un climat de confiance entre les pouvoirs publics et la population. De nombreuses activités ont été prévues, impliquant des structures et associations engagées dans cette cause, afin de renforcer la mobilisation nationale.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le Mali figure parmi les pays les moins bien classés en matière de perception de la corruption. Selon l’Indice de perception de la corruption 2023 publié par Transparency International, le Mali occupe la 136e place sur 180 pays, avec un score de 28 sur 100. Cette position le classe avant-dernier dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), juste devant la Guinée-Bissau. Ces chiffres rappellent les défis persistants auxquels le pays est confronté malgré les récentes avancées.
La session spéciale de la Cour d’assises de Bamako, dédiée aux affaires de crimes économiques et financiers, a examiné 51 dossiers impliquant 181 accusés. Elle s’est soldée par 76 condamnations fermes ou par contumace et 77 acquittements. Ces résultats traduisent une volonté accrue de la justice malienne de combattre la corruption et de sanctionner les responsables.
Le thème retenu cette année met un accent particulier sur l’éducation des jeunes à l’intégrité. « La jeunesse représente l’avenir de notre nation. C’est à travers elle que nous pourrons bâtir une société où la corruption n’aura plus sa place », a déclaré le ministre Kassogué. Cette approche vise à faire des jeunes des acteurs centraux de la lutte contre la corruption, en les sensibilisant dès le plus jeune âge.
Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie nationale visant à promouvoir une gouvernance exemplaire et à restaurer la confiance des citoyens envers les institutions publiques. Si le chemin reste long, les initiatives menées par le gouvernement et le système judiciaire malien démontre une certaine volonté politique de changement.
MD/te/Sf/APA