L’arrivée massive de rapatriés et de réfugiés fuyant le conflit au Soudan intensifie la pression sur le Soudan du Sud, « un pays déjà fragile », selon des agences des Nations Unies.
Depuis le début des combats en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), de nombreux Soudanais ont choisi le Soudan du Sud comme refuge. Cependant, si la situation perdure, environ 60% de la population sud-soudanaise risquent d’être confrontés à une insécurité alimentaire aiguë pendant la période de soudure de 2025, ont averti lundi des agences des Nations Unies.
Les rapatriés, ainsi que les jeunes enfants, font face à des niveaux alarmants de faim et de malnutrition. Ces défis sont exacerbés par les pressions économiques, les chocs climatiques récurrents et les répercussions du conflit au Soudan voisin.
Selon les projections des agences onusiennes, environ 7,69 millions de personnes seront en situation de crise alimentaire (phase 3 de l’IPC) ou pire en 2025. Parmi elles, 2,53 millions pourraient atteindre la phase 4 (urgence), et 63 000 personnes pourraient être en phase 5 (catastrophe).
L’afflux de rapatriés et de réfugiés fuyant le conflit au Soudan exacerbe la situation et accroît la pression sur le Soudan du Sud, « un pays déjà fragile », le plus jeune au monde à obtenir son indépendance en 2011.
« Année après année, nous constatons que la faim atteint des niveaux parmi les plus élevés que nous ayons connus au Soudan du Sud et, lorsque nous examinons les zones où les niveaux d’insécurité alimentaire sont les plus élevés, il est clair qu’un cocktail de désespoir – conflit et crise climatique – en est le principal moteur », a déclaré Mary-Ellen McGroarty, Représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le pays.
De septembre à novembre 2024, l’ONU estime que 6,3 millions de personnes (47 % de la population analysée) se trouvent dans des niveaux critiques ou catastrophiques d’insécurité alimentaire. Les enfants figurent parmi les plus vulnérables, avec 2,1 millions menacés de malnutrition, contre 1,65 million précédemment.
« La malnutrition est le résultat final d’une série de crises, dont la plus notable pour le Sud-Soudan est le manque d’assainissement et la prévalence des maladies d’origine hydrique, ainsi qu’une grave insécurité alimentaire », a expliqué Hamida Lasseko, Représentante de l’UNICEF dans ce pays d’Afrique de l’Est.
L’UNICEF a exprimé sa profonde préoccupation face à l’aggravation des conditions pour les enfants et les mères, appelant à une action immédiate. Il s’agit ainsi de s’attaquer à ces causes profondes, parallèlement à « l’apport d’un soutien nutritionnel immédiat pour traiter la malnutrition chez les enfants qui risquent davantage de mourir », a-t-elle prévenu.
ODL/Sf/te/APA