Les Gambiens se sont rendus samedi aux urnes pour élire leur prochain président parmi six candidats, dont notamment le président sortant Adama Barrow et le farouche opposant, Ousainou Darboe.
Incontestablement, les Gambiens accordent une attention particulière à cette élection présidentielle de samedi 4 décembre, la première depuis la fin du règne de Yahya Jammeh, qui a gouverné la Gambie d’une main de fer pendant plus de vingt ans.
Ce scrutin qui se déroule sous les yeux d’observateurs de l’Union européenne, du Commonwealth, de l’Union africaine et de la CEDEAO, est un véritable test démocratique pour ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest anciennement colonisé par la Grande-Bretagne et lové dans le ventre du Sénégal.
Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, les six candidats retenus par la Commission électorale de Gambie pour participer à cette élection présidentielle ont signé un code de conduite pour un scrutin pacifique.
Par cet accord, les six candidats s’engagent à préserver l’élection de toute forme de menaces, d’abus et violences, à coopérer avec la commission électorale indépendante, les forces de l’ordre et les institutions.
Cependant, ces élections ont fait l’objet de vives critiques de la part de certains candidats, car elles se déroulent en un seul tour, et il est prévu que les résultats préliminaires soient publiés à partir de dimanche.
Économie ou démocratie ?
Interrogés par l’agence de presse en ligne mauritanienne Sahara Media, nombre de Gambiens s’accordent sur le climat de liberté et de paix qui prévaut dans le pays, mais dénoncent les conditions de vie difficiles, aggravées par les répercussions de la pandémie sur l’économie gambienne qui dépend fortement du secteur du tourisme.
Malik, un employé d’hôtel, se plaint de la détérioration des conditions de vie, considérant que la liberté est précieuse, mais que la dégradation des conditions de vie peut saper la « paix et la stabilité » vécue par la Gambie, mettant en garde contre l’impact de cette situation sur la population.
L’opposant historique, Ousainou Darboe, accuse son rival d’incompétence. Lui qui a travaillé sous son règne en tant que ministre des Affaires étrangères.
Juste avant la fin de la campagne électorale, le Comité national chargé d’enquêter sur les « crimes du régime de Yahya Jammeh » a remis son rapport au président Barrow, qui a cherché à conclure une alliance avec le parti de « l’Alliance Patriotique pour la Réorientation et la Reconstruction », l’ancienne formation politique de l’ex- président, Yahya Jammeh.
De nombreux Gambiens, bien qu’ils considèrent que la justice rendue aux victimes du régime de Yahya Jammeh est essentielle, aspirent, toutefois, à ce que cette élection soit le prélude pour une amélioration de leur condition de vie en vue de sortir le pays de la pauvreté. Selon les les chiffres de la Banque mondiale, le taux de croissance en Gambie en 2020 est de 0%, soit l’un des plus faibles en Afrique de l’Ouest.
HA/APA