L’Ethiopie a adopté en septembre 2023 une loi réglementant les codes vestimentaires dans les écoles, permettant aux élèves de se couvrir les cheveux dans les locaux scolaires, mais précisant clairement qu’ils ne peuvent pas se couvrir le visage avec le niqab.
La nation d’Afrique de l’Est est un pays à majorité chrétienne avec une tradition de tolérance envers les autres religions, y compris l’islam, dont les premiers adeptes ont cherché refuge dans l’ancien empire alors qu’ils ont été persécutés en Arabie lorsque le prophète Mohammed a commencé sa prédication.
Le pays, alors connu dans le monde arabe sous le nom d’Abyssinie, est entré dans les folklores islamiques comme un havre de la foi musulmane malgré sa position de principal bastion de la chrétienté en Afrique.
Aujourd’hui, certains musulmans en Ethiopie se sentent particulièrement lésés par cette interdiction du niqab dans les écoles.
A ce jour, le gouvernement a ignoré les appels à la levée de l’interdiction, malgré certaines négociations avec les dirigeants musulmans à cet effet.
Le Bureau de l’éducation d’Addis-Abeba semble camper sur ses positions après que des étudiantes musulmanes ont récemment été suspendues de quatre écoles secondaires d’Addis-Abeba pour avoir porté des vêtements
religieux.
Dans une lettre consultée par APA mercredi, le Conseil a exhorté les dirigeants à autoriser les écolières en question à reprendre les cours, citant ce qu’il appelle l’absence de base légale pour cette restriction.
L’incident a attiré une attention publique considérable, incitant le Conseil à appeler à une résolution rapide de la controverse qui alimente les tensions religieuses.
La lettre adressée au Bureau de l’éducation d’Addis-Abeba, rapporte que les étudiantes musulmanes de certaines écoles ont subi « des pressions et du harcèlement » en raison de leur choix vestimentaire.
Le Conseil déclare qu’un accord avait initialement été conclu avec certaines écoles, permettant aux élèves concernées de retourner en classe.
Cependant, le Conseil a affirmé que certaines écoles ont ensuite violé l’accord, « en empêchant même les élèves d’entrer avec des masques ».
Qualifiant l’incident d’actions de « certains responsables irresponsables », le Conseil a remis en question les motifs juridiques invoqués par les autorités scolaires, affirmant que « les restrictions liées à la tenue vestimentaire n’ont aucun fondement juridique ».
Le Conseil a averti qu’une telle approche « perturbe l’éducation des élèves et crée une pression psychologique », la présentant comme une tentative de favoriser « la tension entre la communauté musulmane et le gouvernement ».
Le ministère de l’Education n’a fait aucun commentaire.
MG/as/fss/Sf/ac/APA