La cinquième phase du dialogue politique ivoirien, regroupant des membres du gouvernement, les groupements et partis, s’est ouvert jeudi à la Primature, en présence du Premier ministre, Patrick Achi.
M. Patrick Achi s’est réjoui de l’ouverture de « la cinquième phase du dialogue politique, ouvert, transparent et inclusif, inspiré et souhaité par le président de la République, M. Alassane Ouattara « .
Ce dialogue, dira-t-il, consacre un élan « irréversible dans notre nation ». Il se veut un cadre permanent de rencontres et d’échanges entre les acteurs de la vie politique en vue de trouver par le débat des idées un « consensus des positions et enjeux de l’actualité ».
Il a rappelé l’exigence de la responsabilité publique des leaders politiques qui impose d' »agir en acteur civique éclairé, apte à respecter nos altérités et faire vivre nos différences dans un esprit de raison, de tolérance, de respect mutuel et d’ouverture ».
Le chef du gouvernement ivoirien, Patrick Achi a invité les différentes parties à prendre soin de faire toujours prévaloir, lorsque d’éventuelles difficultés pourraient survenir, le sens du dépassement, du rassemblement et l’intérêt supérieur de la nation ».
A la suite de son discours de cadrage, le Premier ministre ivoirien a proposé aux groupements et partis politiques de faire parvenir leurs préoccupations qui seront débattus à partir du mardi 21 décembre 2021.
Réagissant à cette démarche, le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Affi Nguessan, a salué la 5e phase du dialogue politique qui donne « une occasion formidable d’instaurer de façon définitive et durable la paix » en Côte d’Ivoire.
Ce dialogue entre les acteurs politiques se tient dans un climat de décrispation. M. Affi a souhaité que ce processus se consolide car la situation que vit le pays est « le reflet de la capacité ou de l’incapacité de la classe politique ».
« Les populations attendent de nous que des actes de développement, c’est pourquoi nous devons faire la preuve que nous sommes à la hauteur de ce défi, nous méritons la confiance que nos compatriotes nous accordent à travers le scrutin », a-t-il ajouté.
M. Adama Bictogo, représentant du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), a déclaré que le parti « se félicite de la reprise du dialogue politique qui à la vérité ne s’est jamais interrompu ».
Selon lui, le chef de l’Etat a « maintenu cette dynamique » en recevant les principaux leaders de l’opposition, en rencontrant M. Henri Konan Bédié, l’ex-président Laurent Gbagbo le 27 juillet et M. Affi Nguessan en octobre 2021.
« Ce sont des éléments qui sont venus renforcer sa volonté affichée de rassembler les Ivoiriens autour de l’essentiel (…). Au regard des attentes de nos populations, puisse ce cadre d’échanges nous aider à nous rassembler autour des valeurs qui nous unissent », a-t-il poursuivi.
Pour le compte du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir), M. Niamkey Koffi qui avait à ses côtés MM. Akossi Bendjo et Philippe Ezaley, a félicité M. Ouattara d’avoir pris l’initiative de la reprise du dialogue politique.
Pour sa part, le député Georges Armand Ouégnin, représentant le PPA Côte d’Ivoire, le parti de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a souhaité que ce dialogue consacre une paix durable et que « tous les sujets soient abordés sans tabou ».
« La Côte d’Ivoire est notre patrimoine commun et nous avons le devoir de la léguer, dans la paix et la stabilité aux générations futures », a-t-il poursuivi, affirmant que M. Gbagbo et son parti se tiennent à la disposition du Premier ministre pour ce dialogue politique.
Quand au président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, opposition), Mabri Toikeusse, a estimé que « ce dialogue sera inclusif à partir de mardi » par les sujets qui seront abordés dans les discussions.
« Au bout de ce dialogue, nous devons réunir les conditions de la confiance entre nous, confiance dans les institutions et faire en sorte que nous puissions retrouver un pays de de paix, de liberté et de démocratie », a-t-il dit.
Plusieurs phases du dialogue politique ont déjà eu lieu, du 21 janvier au 25 juin 2019 pour la recomposition de la Commission électorale indépendante, du 9 janvier au 17 février 2020 pour le Code électoral, du 14 au 21 octobre 2020 et du 21 au 29 décembre 2020 pour le scrutin présidentiel.
AP/ls/APA