Le gouvernement français fait état de la présence des paramilitaires du groupe de sécurité privée russe Wagner sur le sol malien.
Même si l’information n’a pas encore été confirmée par les autorités de la transition, les mercenaires russes du groupe Wagner sont arrivés au Mali. Selon plusieurs médias internationaux, des hommes de cette entreprise de sécurité privée sont déjà à Bamako, la capitale, depuis le 22 novembre. Les mises en garde de Paris n’y ont rien fait. Le groupe paramilitaire va bel et bien opérer sur le territoire malien.
La concrétisation de cette collaboration longtemps niée par l’exécutif malien a provoqué l’ire de certains de ses partenaires occidentaux. Dans un communiqué conjoint parvenu à APA ce vendredi, ces Etats, avec à leur tête la France, « condamnent fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien. »
« Ce déploiement ne peut qu’accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale, mener à une aggravation de la situation des droits de l’homme au Mali, menacer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et entraver les efforts de la communauté internationale pour assurer la protection des civils et apporter un soutien aux forces armées maliennes », estiment-ils.
Par ailleurs, Paris et ses partenaires disent regretter la décision de Bamako « d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien. »
Si Moscou a toujours nié son soutien à cette société de sécurité privée, pour les occidentaux la complicité du Kremlin dans son extension ne fait aucun doute. « Nous avons connaissance de l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali et appelons la Russie à adopter un comportement responsable et constructif dans la région », lit-on dans le communiqué.
Le président français Emmanuel Macron avait pourtant signifié à son homologue russe Vladimir Poutine que le déploiement de la société Wagner au Mali était une ligne rouge à ne pas franchir. Mais tout porte à croire que c’est le même scénario qui s’est produit en République centrafricaine qui va se reproduire. Dans ce pays d’Afrique centrale, le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra n’avait pas hésité à recourir aux services de Wagner pour repousser des rebelles qui menaçaient de s’emparer de la capitale Bangui.
Malgré cette nouvelle donne, les quinze pays signataires du communiqué ne comptent pas renoncer à leurs efforts « pour répondre aux besoins de la population malienne. »
« Conformément aux objectifs de la Coalition internationale pour le Sahel, nous réaffirmons notre détermination à poursuivre notre action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel et de contribuer à instaurer la stabilité à long terme en appuyant le développement durable, le respect des droits de l’homme et le déploiement des services publics. Nous continuerons à suivre de près et à évaluer la situation », affirment-ils.
ARD/cgd/APA