Alors que le Mozambique entre dans les dernières semaines de campagne pour les élections générales du mois prochain, les activistes de la société civile ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’abus présumé des ressources publiques par le parti au pouvoir, le Frelimo, à des fins politiques.
La coalition d’organisations de la société civile (OSC) « Mais Integridade » (Plus d’intégrité) a signalé que 27 % des activités de campagne qu’elle a observées la semaine dernière impliquaient l’utilisation inappropriée de véhicules appartenant à l’État et d’autres biens publics par le Frelimo, ce qui représente une augmentation de 2 % par rapport à la semaine précédente.
Les OSC ont également noté que les tactiques de campagne du Frelimo comprenaient le déploiement de ressources publiques, telles que des enseignants et des véhicules du ministère de l’Éducation, ce qui a entraîné des perturbations dans les activités scolaires dans plusieurs districts.
Ce mépris flagrant des règles électorales, qui interdisent explicitement l’utilisation de biens publics dans les campagnes politiques, a suscité de vives inquiétudes parmi les groupes de la société civile.
En revanche, les principaux partis d’opposition, la Renamo et le Mouvement démocratique mozambicain (MDM), ont utilisé des biens publics dans moins d’un pour cent des activités observées, ce qui met en évidence un déséquilibre troublant dans les pratiques de campagne.
Malgré ces problèmes, « Mais Integridade » a rapporté que l’atmosphère générale de la campagne est restée largement calme, avec seulement quelques incidents isolés de violence.
Dans le district de Gondola, province de Manica, des partisans de la Renamo auraient vandalisé un drapeau du Frelimo et perturbé les activités de campagne prévues, tandis que des partisans du Frelimo auraient bloqué un défilé du MDM dans la province de Zambezia, obligeant à changer le lieu du rassemblement.
Les Mozambicains doivent se rendre aux urnes le 9 octobre pour élire un nouveau président et les membres des assemblées provinciales.
Plus de 5,3 millions de Mozambicains sont inscrits sur les listes électorales pour les élections présidentielle, parlementaires et provinciales, selon la Commission électorale nationale du Mozambique.
Quatre candidats se disputent le droit d’occuper le Palácio da Ponta Vermelha, la résidence officielle du président à Maputo. Il s’agit de Daniel Chapo, représentant du Frelimo, du chef de la Renamo, Ossufo Momade, du chef du MDM, Lutero Simango, et du candidat indépendant Venancio Mondlane.
Le président sortant, Filipe Nyusi, du Frelimo, ne se présente pas, car il a épuisé les deux mandats maximums de cinq ans prévus par la Constitution du pays.
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