Washington est aussi préoccupé par le recul démocratique noté dans certains pays ouest-africains.
Lors d’une réunion Arria-formula du Conseil de sécurité de l’ONU, mercredi 19 juin, l’ambassadeur Robert Wood, représentant adjoint pour les affaires politiques spéciales des États-Unis, a exprimé de vives inquiétudes concernant la montée de l’insécurité liée au terrorisme et le recul démocratique en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
« L’augmentation du terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que le recul démocratique, nous préoccupent profondément », a déclaré l’ambassadeur Wood. Il a souligné le rôle crucial du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWAS, sigle anglais) dans la promotion de processus démocratiques inclusifs dans la région, affirmant que « ces efforts renforceront également les initiatives de lutte contre le terrorisme ».
Le Sahel, considéré comme l’épicentre mondial des décès liés au terrorisme, nécessite des partenariats pour combattre efficacement cette menace. « Ces partenariats doivent inclure la société civile afin de traiter durablement les conditions propices au terrorisme et à l’extrémisme violent », a expliqué l’ambassadeur.
Il a également mis en avant l’importance du respect des droits de l’homme et de l’état de droit. « Lorsque les efforts et les lois antiterroristes sont trop larges ou vagues, ils peuvent réduire l’espace civique et conduire à la radicalisation vers la violence », a-t-il averti.
L’ambassadeur Wood a salué les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine pour promouvoir la participation pleine et égale des femmes dans les processus de paix et de sécurité. « Il ne s’agit pas simplement d’avoir des femmes dans la salle, mais de s’assurer qu’elles ont une place importante à la table et que leurs voix sont entendues », a-t-il précisé, notant malheureusement que les femmes et les filles sont souvent victimes de violence sexuelle et sexiste, notamment de la part de groupes terroristes comme Boko Haram. « Nous condamnons fermement l’utilisation de la violence sexuelle par les terroristes dans la région », a affirmé l’ambassadeur, ajoutant que la résolution 2734 de l’ONU reconnaît désormais ces actes comme éligibles à des sanctions.
L’ambassadeur a également exprimé de profondes préoccupations concernant les abus des droits de l’homme commis par le groupe Wagner et les effets dévastateurs de leur désinformation. « Les opérations de Wagner exacerbent les griefs populaires, alimentant ainsi le recrutement terroriste », a-t-il déclaré.
Selon le diplomate américain, son pays soutient des écosystèmes d’information ouverts et transparents pour lutter contre la désinformation. « Nous défendons des écosystèmes d’information ouverts et transparents, qui renforcent la résilience face à la désinformation et à la propagande », a-t-il déclaré, en référence à la Stratégie américaine pour prévenir les conflits et promouvoir la stabilité.
En matière d’assistance humanitaire, les États-Unis ont fourni près de 1,9 milliard de dollars en aide humanitaire à travers le continent africain au cours de l’exercice 2024. « Nous sommes le plus grand donateur humanitaire individuel en Afrique », a rappelé l’ambassadeur.
Enfin, l’ambassadeur Wood a souligné l’importance de permettre aux organisations humanitaires de travailler librement, en particulier au Burkina Faso et au Niger. « Nous appelons l’Autorité de transition à permettre aux organisations humanitaires d’opérer et de se déplacer librement », a-t-il conclu.
AC/APA