L’Église catholique, sous la direction du pape François, permet depuis ce 18 décembre aux prêtres de bénir les couples de même sexe.
L’homosexualité, un sujet qui divise dans le monde entier. Le pape François, intronisé le 19 mars 2013, a jeté un pavé dans la mare en approuvant une Déclaration sur la signification pastorale des bénédictions portée par le Dicastère pour la doctrine de la foi, deuxième ministère en importance du Saint-Siège après celui dédié à l’évangélisation.
Ce texte de huit pages, décliné en plusieurs langues, ouvre la voie à la bénédiction par des prêtres des couples jusque-là « anormaux » aux yeux de l’Église catholique. L’acte visé consiste en l’invocation de la bienveillance divine sur une personne ou une assemblée. La mesure révolutionnaire est néanmoins encadrée.
« La bénédiction doit être effectuée en dehors des rituels liturgiques et jamais en même temps que les rites civils d’union afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage », a précisé le document. Il y a une dizaine d’années, le pape François déclarait : « Qui suis-je pour juger les gays qui cherchent le Seigneur ? »
De son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, l’ancien archevêque de Buenos Aires, capitale de l’Argentine, a affirmé durant un entretien télévisé de l’Associated Press (AP) diffusé au début de l’année finissante que « l’homosexualité est un péché, pas un crime ». C’était déjà une première pour un chef du Vatican, le plus petit État du monde par la superficie niché à Rome (Italie).
En Afrique, la volonté manifeste du souverain pontife de faire bouger les lignes sur la question de l’homosexualité se heurte au dogmatisme des cercles chrétiens. Dans un communiqué daté du 28 décembre 2023, les évêques du Sénégal ont rappelé leur position émise à maintes reprises lors de différentes sessions.
« Devant les déviations morales, parfois soutenues dans les réseaux sociaux, les évêques réaffirment la position de l’Église universelle de lutter contre toute idéologie visant à considérer le corps humain comme un objet dont on peut disposer sans aucune référence aux valeurs spirituelles et morales. C’est pourquoi, tout en se gardant de porter un jugement sur les choix des individus au nom du respect de la dignité de la personne humaine, ils dénoncent toute initiative de vouloir légaliser l’avortement et l’homosexualité », a souligné le document signé par Monseigneur Benjamin Ndiaye, archevêque métropolitain de Dakar.
Ce passage est contenu dans le communiqué de presse du 16 novembre 2019 ayant sanctionné la Session ordinaire de la Conférence épiscopale du Sénégal, de la Mauritanie, de Cabo Verde et de la Guinée Bissau, tenue à Thiès (Ouest) du 11 au 17 novembre 2019. La même position, a ajouté la source, a été « rappelée quelques années plus tard, lors de la dernière Session des évêques du Sénégal tenue au Foyer de charité du Cap des biches, du 7 au 10 juin 2022, au lendemain du Pèlerinage marial de Poponguine (Ouest, NDLR) ».
Dans le même ordre d’idées, les évêques sénégalais se sont prononcés « pour le respect de l’intégrité physique des individus », mais ont dénoncé « toute initiative tendant à légaliser l’homosexualité qui n’est pas conforme à nos valeurs traditionnelles, encore moins à nos croyances religieuses chrétiennes ». Par voie de conséquence, ils ont convié « les prêtres, les consacrés et les fidèles laïcs, avec nos frères musulmans, à plus de sérénité, dans la prière, pour une véritable conversion des cœurs et des esprits ».
ID/ac/APA