Le « processus de Johannesburg » a été considéré comme un outil complémentaire efficace contribuant aux travaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les responsables africains de la santé et des affaires ont convenu d’établir un cadre de coopération entre l’Union africaine et les BRICS pour aider à contenir la propagation des maladies infectieuses face à l’augmentation des mouvements de personnes entre les deux blocs.
Lors d’une session de discussion organisée lundi par le ministère sud-africain de la Santé, l’Africa Centre for Disease Control and Prevention, Africa Health Business et la section sud-africaine du BRICS Business Council, les délégués ont convenu de la nécessité d’un cadre de coopération « réalisable et applicable » en matière de pandémie, de préparation, de prévention, de réponse et de rétablissement (3P2R) entre l’Union africaine et les BRICS.
Le cadre de concertations a cherché à formuler des propositions concrètes, en s’appuyant sur les expériences collectives de l’UA et des BRICS en matière de gestion du Covid-19 et d’autres pandémies, en identifiant les capacités existantes et en reconnaissant les lacunes qui devraient être comblées pour une préparation et une réponse adéquates aux pandémies.
Le ministère sud-africain de la Santé a indiqué dans un communiqué que les participants à la session de Johannesburg ont mis en évidence le fait que la famille élargie des BRICS, qui compte plus de 4,8 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale, présentera des opportunités et des défis à la fois pour l’UA et les BRICS.
« L’interconnexion croissante des hommes et des animaux, le changement climatique et l’augmentation de la fréquence des épidémies de maladies infectieuses signifient que la capacité de l’UA et des BRICS à contenir les maladies infectieuses a une incidence fondamentale sur la sécurité sanitaire mondiale », a déclaré le ministère.
Les BRICS, qui regroupent les plus grandes économies émergentes du monde (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ont annoncé la semaine dernière qu’ils avaient accepté les demandes d’adhésion de six nouveaux membres.
L’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Iran deviendront officiellement membres des BRICS à partir de janvier 2024.
Le dialogue, baptisé « processus de Johannesburg », a réuni les Etats membres actuels des BRICS, l’Éthiopie, l’Égypte, des entreprises, la société civile, des institutions de financement du développement, des agences mondiales de santé et des agences spécialisées de l’UA, tels que l’Agence de développement de l’UA, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
Dans l’intérêt d’un accès équitable et rapide aux contre-mesures médicales en cas de prochaine pandémie, les participants ont reconnu les mérites du « processus de Johannesburg » en tant que plateforme informelle pour l’engagement des parties prenantes sur un mécanisme provisoire de coordination des contre-mesures médicales.
Le « processus de Johannesburg » a été considéré comme un outil complémentaire efficace contribuant aux travaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à d’autres processus formels.
Les participants ont également été encouragés par les capacités collectives identifiées dans les technologies médicales et numériques, le potentiel en ressources humaines (en particulier en Afrique) et la fabrication de produits pharmaceutiques.
Par exemple, il a été observé que le réseau de fabrication de vaccins des pays en développement, qui est composé de fabricants des Etats membres des BRICS, a contribué à 60% des produits vaccinaux du Covid-19.
La réunion a envisagé la possibilité d’ouvrir l’ensemble du marché élargi des BRICS et de l’UA à tous les fabricants de produits pharmaceutiques des régions des BRICS et de l’UA.
« La pandémie de Covid-19 a mis en évidence de vastes et importantes inégalités en matière de santé mondiale, en particulier sur le continent africain. Des vies et des moyens de subsistance inutiles ont été perdus, et la reprise économique post-pandémique en Afrique s’avère encore difficile », a fait remarquer Stavros Nicolaou, membre du Conseil des entreprises des BRICS.
Il a relevé que « les efforts de collaboration entre l’Afrique et les BRICS peuvent améliorer la surveillance, la recherche, les infrastructures et l’allocation des ressources afin de garantir une réponse rapide et coordonnée aux futures pandémies, soutenue par un système africain résilient de prévention, de préparation et de récupération des pandémies ».
Le dialogue a souligné la nécessité d’intensifier les efforts pour diversifier les capacités de fabrication de vaccins en Afrique et pour veiller à ce que les soins de santé primaires soient pleinement développés en tant que fondement de la préparation aux pandémies.
JN/fss/ac/APA