Ce projet est considéré comme un développement opportun à un moment où Pretoria est confronté à de sérieux défis en matière d’eau.
Le Lesotho et l’Afrique du Sud ont lancé mardi la prochaine phase d’un projet dans le cadre duquel les deux voisins partagent de l’eau depuis le début des années 2000.
La deuxième phase du Lesotho Highlands Water Project a été lancée conjointement par le roi Letsie III du Lesotho, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le Premier ministre du Lesotho Samuel Matekane lors d’une cérémonie au barrage de Polihali, au Lesotho.
Le projet est un partenariat entre l’Afrique du Sud et le Lesotho qui remonte à un traité conclu par les deux gouvernements pour fournir de l’eau au système de la rivière Vaal, ce qui garantirait la sécurité de l’eau pour les provinces de Gauteng, de l’Etat libre, du Cap Nord et du Nord-Ouest.
Le projet d’infrastructure binational comprend la construction d’un réseau de tunnels et de barrages pour transférer l’eau de la rivière Orange-Senqu dans les hautes terres du Lesotho vers l’Afrique du Sud, et pour utiliser le système d’approvisionnement en eau pour fournir de
l’énergie hydroélectrique au Royaume du Lesotho.
La phase 1 du projet a été achevée en 2003. La composante de transfert d’eau de la phase 2 comprend un barrage en enrochement bétonné de 165 mètres de haut à Polihali, en aval du confluent des fleuves Khubelu et Senqu (Orange).
Ce projet comprendra également un tunnel gravitaire de 38 kilomètres, revêtu de béton, qui reliera le réservoir de Polihali au réservoir de Katse, en Afrique du Sud.
M. Ramaphosa a décrit le Lesotho Highlands Water Project comme « le plus grand investissement en infrastructure auquel l’Afrique du Sud ait participé en dehors de ses frontières’.
« Il s’agit d’une lueur d’espoir, d’un symbole de progrès, d’un symbole de coopération internationale et d’un témoignage de la force des relations bilatérales entre le Royaume du Lesotho et la République d’Afrique du Sud », a déclaré M. Ramaphosa.
Il a ajouté que « ce projet est un bon exemple de collaboration entre le secteur public et le secteur privé pour la construction d’infrastructures publiques essentielles ».
Il a révélé que la majeure partie des quelque 40 milliards de rands (environ 2,1 milliards de dollars) de capitaux requis pour la deuxième phase du projet serait levée sur les marchés financiers sud-africains.
A l’issue de cette phase, plus de 400 millions de mètres cubes d’eau s’écouleront chaque année du cours supérieur de la rivière Senqu, au Lesotho, jusqu’au barrage de Vaal, en Afrique du Sud, en passant par l’infrastructure d’adduction d’eau existante.
Le lancement de cette nouvelle phase intervient à un moment où les municipalités sud-africaines sont confrontées à des pénuries d’eau.
JN/fss/ac/APA