Cette première cohorte comprend 150 personnes, dont 45 femmes et cinq bébés.
Ces ressortissants ivoiriens, en situation de détresse en Tunisie, et ayant décidé d’un retour « volontaire » au pays, sont arrivés ce samedi 4 mars 2023, peu après 18h (GMT, heure locale), à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, par un vol d’Air Côte d’Ivoire.
Ils ont été accueillis par le Premier ministre Patrick Achi, des membres du gouvernement et la représentante résidente de la CEDEAO, Mme Fanta Cissé. Ces 150 personnes rapatriées constituent une première vague sur 500 Ivoiriens présélectionnés pour un retour volontaire en Côte d’Ivoire.
L’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place une plateforme en ligne pour les Ivoiriens encore en Tunisie et qui ne peuvent pas se rendre à l’ambassade. A la date du 3 mars 2023, l’on dénombrait environ 1.300 Ivoiriens recensés par l’ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie.
Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, ses compatriotes peuvent envoyer leurs adresses sur cette plateforme digitale, afin que les services de l’ambassade, en relation avec les autorités tunisiennes, se chargent d’aller les chercher là où ils se trouvent pour les envoyer à l’ambassade.
Une fois à Abidjan, ces ressortissants Ivoiriens en provenance de la Tunisie, seront accueillis durant trois jours, sur un site de transit, notamment à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) à Marcory, dans le Sud d’Abidjan.
Le chef de l’Etat a instruit le gouvernement en vue de leur prise en charge. Ceux-ci devraient bénéficier d’une assistance médicale et psychologique, et recevoir chacun, dans un premier temps, un pécule de 160 000 FCFA pour leur permettre de rejoindre leurs familles.
Le ministère ivoirien de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, devrait dans le dispositif de prise en charge, leur permettre ensuite de bénéficier des programmes de réinsertion socio-professionnelle.
Plus de 275 millions de Fcfa ont été déjà déboursés au profit des ressortissants Ivoiriens identifiés par l’ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie et désireux de rentrer au pays. Pour toute l’opération, ce sont plus d’un milliard de Fcfa prévus pour assurer leur rapatriement et réinsertion socio-professionnelle.
Le chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed, a tenu mardi un discours sur l’arrivée de « hordes de migrants clandestins », ciblant les migrants subsahariens sans-papiers en Tunisie, qui selon lui, seraient l’origine de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ».
Pour lui, cette immigration relèverait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie afin de la transformer en un pays africain seulement, et estomper son caractère arabo-musulman ».
Il a appelé les autorités de son pays à agir, notamment au plan sécuritaire et militaire pour estomper cette immigration. Des subsahariens vivant en Tunisie ont témoigné faire l’objet de « discrimination » et d’ « agressions physiques ».
AP/APA