À l’heure où près de 10 millions de Tunisiens s’apprêtent à prendre part à l’élection présidentielle du 6 octobre en Tunisie, la tension s’intensifie en raison de l’arrestation de figures de l’opposition et de l’exclusion de certains candidats dans un scrutin où le président Kaïs Saïed vise un second mandat.
Les bureaux de vote en Tunisie ouvriront leurs portes ce dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, caractérisée par une campagne électorale peu dynamique et assombrie par des débats politico-juridiques. Actuellement, le corps électoral tunisien se compose de 9 753 217 électeurs inscrits, dont 6,6 % résident à l’étranger qui ont débuté leur vote dès ce vendredi.
Les Tunisiens doivent ainsi choisir parmi trois candidats dont les candidatures ont été validées : Ayachi Zammel, homme d’affaires et fondateur du mouvement « Azimoun », actuellement en détention ; Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement du Peuple ; et le président sortant, Kaïs Saïed, qui aspire à un second mandat de cinq ans.
Il s’agit du troisième scrutin présidentiel en Tunisie depuis la révolution de 2011, ayant renversé feu Zine El-Abidine Ben Ali. Le premier tour des élections de 2014 comptait 27 candidats, alors que celui de 2019 en avait 26.
La présente campagne électorale, entamée le 14 septembre, a été dominée par des controverses politico-juridiques relatives au cadre électoral, en particulier les modifications législatives adoptées par l’Assemblée des représentants du peuple. En l’absence de Cour constitutionnelle, ces modifications ont transféré les compétences pour régler les litiges électoraux du tribunal administratif aux tribunaux de droit commun.
Zouhair Maghzaoui est le seul candidat à avoir mené une campagne active sur le terrain, organisant 98 événements comme des tournées promotionnelles et des distributions de tracts, selon le bilan des 14 premiers jours publié par la Haute instance indépendante de surveillance des élections.
De leur côté, les partisans de Kaïs Saïed ont organisé 221 activités, comprenant des réunions et des rencontres à travers le pays.
En revanche, la campagne d’Ayachi Zammel a été quasiment inexistante en raison de son arrestation, se limitant à une seule conférence de presse.
Le vainqueur des élections se verra attribuer des pouvoirs étendus conformément à la Constitution de 2022, qui a marqué une rupture avec le système semi-parlementaire qu’avait instauré la constitution de 2014.
RT/te/Sf/APA