Le mis en cause, un commandant de police, est aux arrêts après que la victime et sa famille l’ont dénoncé.
Un viol de trop pour les organisations de défense des droits des femmes. Une jeune fille interpellée et gardée dans les locaux d’un sous-poste de police à N’Djamena a été violée par le commandant de ce poste. L’acte commis dans la nuit du 15 au 16 janvier 2025 a éclaté au grand jour après que la victime et sa famille se sont confiées à la presse.
Selon la victime, une fille de 20 ans, elle a été interpellée en compagnie de son ami aux environs de 21heures au quartier Amtoukoui dans le 7e arrondissement de la capitale pour des faits de racolage. Ce qu’elle ne reconnait pas. Gardée dans le bureau du commandant, elle raconte avoir été agressée et violée aux environs d’une heure du matin par celui-ci. « Il m’a giflée, déchiré mes habits puis m’a forcé à me coucher. Il m’a violé jusqu’au matin », a-t-elle témoigné.
Libérée le matin du 16 janvier, la victime rapporte que son bourreau l’a menacé et intimidé en mettant en avant son rang dans la police. Puis il a négocié un arrangement à l’amiable. Peine perdue ! Les examens médicaux réalisés à la demande de la famille de la victime confirment la thèse d’un viol. Dénoncé, le présumé violeur est interpellé et mis aux arrêts.
Vague d’indignations
Ce viol survenu deux semaines après celui d’une mineure a suscité une vague d’indignations à travers le pays. Des voix se sont élevées pour réclamer une justice sévère à l’encontre de ce membre du corps de la police nationale. Au premier rang, se trouvent le ministère de la Femme et de la Protection de la petite enfance et la Ligue tchadienne des droits des femmes. Le mis en cause risque une peine d’emprisonnement allant de dix à vingt ans.
Dans la foulée, un autre policier se retrouve dans le viseur des internautes tchadiens. Dans une publication annonçant le viol présumé, ce policier a posté un commentaire jugé inapproprié. Face à ce commentaire qu’ils qualifient d’apologie du viol, ils réclament la radiation de cet homme de rang et sa traduction devant les juridictions.
« Les forces de défense et de sécurité tchadiennes sont l’incarnation de l’honneur et de l’attachement à la loi. Les pervers sexuels et les apologistes de leurs actes se déshonorent et donc perdent le droit de figurer parmi celles et ceux qui assurent la sécurité de nos concitoyens. Leur radiation des effectifs et leur traduction devant les juridictions pertinentes sont les seules issues acceptables », a posté sur les réseaux sociaux la ministre de la Femme et de la Protection de la petite enfance, Amina Priscille Longoh.
CA/te/APA