Ouvert ce 12 septembre 2024 à Dar es Salaam,le « Blue Food Forum »(forum des aliments bleus) réunit plus de 200 experts pour mettre en avant le rôle essentiel des chaînes de valeur aquatiques dans la transformation durable des systèmes alimentaires mondiaux.
Dans un monde confronté à des défis croissants en matière de sécurité alimentaire et de durabilité environnementale, le Blue Food Forum, qui s’est ouvert ce jeudi 12 septembre 2024 à Dar es Salaam, en Tanzanie, réunit plus de 200 experts et décideurs politiques pour explorer le potentiel transformateur des chaînes de valeur aquatiques dans les systèmes alimentaires mondiaux.
Organisé conjointement par la République-Unie de Tanzanie et le programme « Développement de la chaîne de valeur du poisson (FISH4ACP, sigle anglais) », ce forum met en lumière l’importance cruciale des aliments d’origine aquatique dans la lutte contre les défis mondiaux tels que la malnutrition, la pauvreté et la dégradation de l’environnement.
« Les conflits, les disparités économiques, le changement climatique et la pression sur les ressources naturelles sont parmi les principaux facteurs d’insécurité alimentaire. Pour relever ces défis, il faut transformer nos systèmes alimentaires mondiaux, et les aliments aquatiques sont essentiels pour y parvenir », a déclaré Manuel Barange, Sous-Directeur général de la FAO et Directeur de la Division des pêches et de l’aquaculture, dans une note parvenue à APA.
L’initiative FISH4ACP, mise en œuvre par la FAO avec le financement de l’Union européenne et du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), joue un rôle central dans cette transformation. À travers une série de projets dans 12 pays répartis sur trois continents, FISH4ACP affirme démontrer comment des solutions locales peuvent avoir un impact global.
Riziki Shemdoe, secrétaire permanente du ministère de l’Élevage et de la Pêche de la Tanzanie, a illustré ce point en évoquant les améliorations apportées aux pêcheries du lac Tanganyika. « De nouvelles méthodes de fumage et de séchage aident les femmes transformatrices de poisson du lac Tanganyika à produire plus de nourriture et à augmenter leurs revenus », a-t-elle fait savoir.
D’autres exemples de réussite incluent : un cadre à long terme pour la pêche artisanale au mahi-mahi, comprenant des programmes de protection sociale en République dominicaine, et le renforcement des capacités locales en matière d’entretien des conteneurs maritimes réfrigérés, soutenant ainsi l’industrie du thon aux Îles Marshall.
Collaborer pour un changement durable
Cristelle Pratt, secrétaire générale adjointe pour l’environnement et l’action climatique de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), a souligné l’importance de ces initiatives. Selon elle, « la pêche et l’aquaculture sont la pierre angulaire des moyens de subsistance, des économies et des cultures de nombreux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. »
Raphaël Goulet, de la Commission européenne, a mis en avant l’aspect collaboratif de FISH4ACP. A l’en croire, « personne ne peut réaliser cette transformation seul ». Et d’ajouter que « FISH4ACP est un excellent exemple de la façon dont la collaboration peut entraîner un changement catalytique pour renforcer les chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture. »
Andreas Schaumayer du BMZ a conclu en soulignant l’objectif ultime qui, d’après elle, est « la transformation des systèmes alimentaires mondiaux, qui implique des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture durables et inclusives pour tout le monde. »
Le Blue Food Forum s’inscrit dans la continuité du mouvement lancé par le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en 2021. Il démontre que les solutions locales, adaptées aux besoins spécifiques des communautés, peuvent être le moteur d’une transformation globale des systèmes alimentaires.
ARD/te/Sf/APA