Ces progrès ont permis notamment au continent noir d’enregistrer des « recettes supplémentaires de près de 1,7 milliard d’euros » au cours des treize dernières années.
Les pays africains sont-ils en train de devenir des champions de recettes fiscales ? L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé récemment que l’Afrique perdait jusqu’à 60 milliards de dollars chaque année en flux financiers illicites. Cependant, un nouveau rapport de Transparence fiscale en Afrique soutient que les pays africains sont sur la bonne voie pour redresser la pente.
De 2009 à 2022, assurent les auteurs du document, en marge de la treizième réunion de l’Initiative Afrique, organisée du 6 au 7 juillet 2023 au Cap, en Afrique du Sud, les pays africains ont « réalisé 1,69 milliard d’euros de recettes supplémentaires grâce à des divulgations volontaires, à la mise en œuvre de mécanismes d’échange d’informations et à des enquêtes rigoureuses sur les activités extraterritoriales liées à l’évasion fiscale et aux flux financiers illicites ».
Pendant cette période, Transparence fiscale en Afrique reconnaît que les mesures prises par les États africains « ont effectivement stimulé » les recettes fiscales, les intérêts et les pénalités, une situation qui est à l’origine « des progrès substantiels en matière de transparence fiscale à travers le continent ».
Co-produit par le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, la Commission de l’Union africaine et le Forum de l’administration fiscale africaine, avec le soutien de la Banque africaine de développement (Bad), le rapport présente les progrès réalisés par 38 pays africains dans la lutte contre l’évasion fiscale et d’autres flux financiers illicites grâce à la transparence et à l’échange de renseignements. Cinq pays tiers ont participé à l’étude, précise la Bad dans un communiqué reçu à APA samedi.
Lancée en 2014, l’Initiative Afrique est un partenariat entre le Forum mondial, 33 pays africains et 16 partenaires, dont la Bad, la Commission de l’Union africaine, l’Union européenne et les gouvernements de la Suisse et du Royaume-Uni. Elle vise à faire en sorte que les pays africains soient équipés pour participer aux avancées en matière de transparence mondiale, afin de mieux lutter contre l’évasion fiscale et les autres flux financiers illicites et, en fin de compte, améliorer la mobilisation des ressources intérieures.
ODL/ac/APA