Plus de 100 personnes ont trouvé la mort dans les affrontements entre l’armée régulière soudanaise et un groupe paramilitaire connu sous le nom de Forces de soutien rapide (RSF).
Les combats sont entrés dans leur troisième jour lundi, les escarmouches s’étendant de la capitale Khartoum à d’autres régions du pays.
Khartoum a connu les pires affrontements depuis samedi, les soldats du gouvernement affrontant les combattants des FSR pour le contrôle des installations clés de la ville, d’où les habitants ont fui les combats.
La ville a été le théâtre d’explosions sporadiques et de tirs d’armes automatiques, en particulier autour du siège du pouvoir, que les troupes gouvernementales affirment toujours détenir malgré les affrontements antérieurs avec les combattants du RSF, qui avaient affirmé contrôler la capitale, Omdurman et d’autres parties du pays.
D’importants nuages de fumée ont été observés au-dessus de la ville depuis le début des troubles.
On craint des pertes civiles alors que les avions de combat du gouvernement pilonnent les positions des forces de sécurité dans les quartiers densément peuplés de Khartoum, où un hôpital a été touché par des tirs d’artillerie errants.
Aucune victime n’a été signalée
Le principal aéroport de Khartoum a été fermé et la télévision d’État n’émet plus depuis le week-end, bien que des sources affirment qu’elle a repris l’antenne lundi matin.
Les dirigeants régionaux du Soudan du Sud, du Kenya et de Djibouti ont proposé leur médiation pour mettre fin aux violences, mais on ne sait pas encore quand ils se rendront au Soudan.
L’Égypte, les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni se sont joints à la communauté internationale pour appeler les deux parties à la retenue et à la reprise des pourparlers.
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a annoncé son intention d’envoyer un émissaire à Khartoum pour négocier la fin des violences.
Qu’est-ce qui se cache derrière ce nouveau conflit ?
Depuis la fin de l’année dernière, une crise politique se prépare, la junte militaire étant divisée sur la manière dont la transition actuelle doit céder le pouvoir à une administration civile et sur le moment où elle doit le faire.
Le Soudan est dirigé par l’armée depuis le renversement, en 2019, de l’homme fort de longue date Omar al-Bashir, qui dirigeait le pays depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’État trente ans plus tôt.
Les tensions latentes entre le chef de la junte, Abdel Fattah al-Burhan, et son adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo, qui dirige la RSF, ont atteint leur paroxysme en raison de désaccords sur l’intégration dans l’armée de 100.000 membres de l’unité paramilitaire ahd, qui la dirige.
Les deux parties semblent se braquer, ce qui fait craindre que la violence à Khartoum et dans d’autres régions du pays ne s’arrête pas de sitôt.
WN/as/lb/APA