Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef, sigle en anglais), les enfants « ont été pris au piège des combats pendant plus de sept semaines, alors que la nourriture et les autres fournitures s’amenuisaient. »
Depuis le 15 avril dernier, l’armée régulière et les forces paramilitaires se disputent le pouvoir au Soudan. Les combats à l’arme lourde font notamment rage à Khartoum, la capitale de ce pays pauvre du Nord-Est de l’Afrique.
Résultat, la zone où se trouve l’orphelinat de Mygoma était « inaccessible ». Après plus de sept semaines difficiles, « 297 nourrissons, enfants en bas âge et enfants plus âgés ont été sauvés » avant d’être transférés « en toute sécurité vers un centre de transit situé dans un endroit plus sûr », annonce, dans un communiqué reçu vendredi à APA, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).
« Le déplacement en toute sécurité de ces enfants, incroyablement vulnérables, offre une lueur d’espoir au milieu du conflit en cours au Soudan », a réagi la Représentante de l’agence onusienne au Soudan, Mandeep O’Brien.
Poursuivant, elle a fait savoir que « plusieurs millions d’enfants restent en danger dans tout le Soudan, menacés par les combats, les déplacements et l’impact subséquent sur la fourniture de services vitaux. »
Si les ministères soudanais de la Protection sociale et de la Santé prennent en charge les enfants, l’Unicef dit apporter « son soutien pour les soins médicaux, l’alimentation, la stimulation psychosociale, mais aussi les activités ludiques et éducatives. » De plus, il affirme participer « à la réhabilitation et à la préparation du centre de transit où les enfants ont été relogés et collaborer avec les autorités compétentes pour trouver des familles d’accueil. »
D’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha, sigle en anglais), les affrontements entre les troupes du général Abdel Fattah al-Burhan et les hommes du général Mohamed Hamdan Daglo ont causé la mort de « plus de 780 civils et 5800 blessés ».
En outre, a précisé l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), « le conflit a forcé plus de 1,9 million de personnes à fuir leur domicile, dont environ 477.000 ont traversé les pays voisins. D’autres restent coincées dans leurs maisons, incapables de s’échapper alors que les réserves de nourriture et d’eau s’amenuisent surtout dans la capitale. »
Au moment où plus de 13,6 millions d’enfants ont des besoins urgents, le nombre le plus élevé jamais enregistré au Soudan, l’aide humanitaire s’organise malgré la situation sécuritaire instable. « Depuis le 24 mai, l’Ocha a facilité le déplacement d’au moins 148 camions transportant quelque 7400 tonnes d’articles de secours vers diverses régions du pays », a indiqué le communiqué des Nations Unies.
Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire Général de l’Organisation des nations unies (Onu) a déclaré mercredi que « les services de base sont coupés et de nombreux établissements de santé fermés, endommagés ou détruits ». Après avoir appelé à « mettre fin à la violence et au pillage des installations humanitaires », M. Dujarric a assuré que l’Onu « continuera à agir » qu’il ait ou non un cessez-le-feu respecté par les deux camps.
Le plan de réponse humanitaire révisé des Nations Unies pour le Soudan est financé à moins de 16 %. Sur les 2,6 milliards de dollars requis cette année, un peu plus de 400 millions de dollars ont été reçus jusque-là.
ID/ac/APA