Suite aux violences racistes en Tunisie, une soixantaine de Burkinabè sont arrivés, mercredi dans l’après-midi, à Ouagadougou.
Sur un total de 128 volontaires au retour au bercail, ce sont 64 Burkinabè, rapatriés de la Tunisie, qui ont foulé le tarmac de l’aéroport de Ouagadougou, a dénombré un journaliste de APA, mercredi soir.
A leur descente d’avion, les visage fermés, petites valises et sacoches en main, ils fulminent et évoquent difficilement les souvenirs des violences racistes à Tunis.
« Les propos du président (…) ont aggravé les choses. Les agressions ont commencé de partout, verbalement et physiquement. Des camarades de classe ont craché sur moi », a déploré Hadja Traoré, étudiante burkinabè en Tunisie, rapatriée. Le 21 février, le Président Kaïs Saïed a déclaré lors d’un Conseil national de sécurité que la presence migrants sub-sahariens sur le sol tunisien est source d’insécurité et qu’elle vise à transformer la Tunisie en un pays africain n’appartenant plus au monde « arabo-musulman».
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Moussa Sawadogo a travaillé à Tunis comme maçon, pendant une dizaine d’années. Lorsque les violences ont débuté, ses hôtes lui ont tout pris. Il a dit avoir été dépouillé de ses biens. « Ça a été très difficile. J’ai des frères qui y sont toujours en prison », a-t-il alerté.
La quarantaine révolue, M. Sawadogo fonde l’espoir qu’un accompagnement leur sera accordé, afin de leur permettre de recommencer une nouvelle vie.
Le ministre délégué à la Coopération régionale, Jean Marie Traoré, venu les accueillir, a indiqué qu’il s’agit d’une première vague, constituée en partie des étudiants. Une deuxième vague de rapatriement est en vue, a-t-il-dit.
Le 12 mars dernier, le gouvernement avait porté à la connaissance des Burkinabè vivant en Tunisie qu’un vol spécial pour leur retour est programmé le 15 mars 2023. 128 compatriotes sont volontaires pour un retour au bercail.
DS/ac/APA