Une université du sud de l’Éthiopie a interdit le port du niqab, empêchant plus de 40 étudiantes d’accéder à son campus, a appris APA ce lundi.
L’Université de Dilla au sud de l’Ethiopie vient d’interdire l’île port du niqab bloquant ainsi une quarantaine d’étudiantes. Une mesure similaire d’interdiction du niqab avait été instaurée dans des écoles de la ville d’Axoum, dans l’État du Tigré, au nord du pays, suscitant la semaine dernière une manifestation réunissant des centaines de musulmans de la région.
Cette fois, l’interdiction a été imposée par l’Université de Dilla, située à quelque 365 kilomètres d’Addis-Abeba, dans la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud.
Le niqab est un voile couvrant entièrement le visage, porté par certaines femmes musulmanes en public.
Des étudiantes ont déclaré à APA que l’interdiction avait été instaurée sans préavis, obligeant certaines d’entre elles à passer leurs journées dans des mosquées voisines.
Le problème aurait pris de l’ampleur en fin de semaine dernière, lorsque plus de 40 étudiantes se sont vu refuser l’accès à l’université pour avoir porté le niqab. Elles affirment que l’administration de l’établissement reste sourde à leurs multiples demandes de dialogue.
Selon certaines étudiantes, l’université aurait averti les étudiantes musulmanes qu’elles ne pourraient se déplacer librement sur le campus si elles portaient des niqabs ou des voiles noirs.
Par ailleurs, dix jours après l’interdiction à Axoum, un tribunal a convoqué cinq écoles de la ville pour répondre aux accusations selon lesquelles elles auraient empêché des étudiantes musulmanes de suivre les cours en portant le niqab.
Dans une décision préliminaire, le tribunal a suspendu la directive interdisant le port du niqab dans les écoles, estimant qu’elle risquait d’entraîner des « violations irréversibles des droits » des étudiantes concernées.
MG/as/lb/te/Sf/APA