Dans son rapport de 2023, le Programme alimentaire mondial (PAM) a révélé des dysfonctionnements graves dans la gestion de l’aide humanitaire dans les camps de Tindouf, en Algérie, notamment la vente illégale des produits de l’agence onusienne sur les marchés des pays voisins.
Mardi, à Genève, l’ONG sahraouie Promotion du développement économique et social (PDES) a alerté la communauté internationale sur la situation alarmante dans ces camps situés dans le sud-ouest de l’Algérie. Les violations des droits de l’Homme y demeurent un problème majeur nécessitant une action immédiate.
Des milliers de personnes vivent dans ces camps dans des conditions humanitaires précaires depuis près de cinq décennies, privées de leurs droits fondamentaux. La situation sécuritaire s’est également détériorée récemment, avec une recrudescence des actes criminels et de la violence, exacerbant encore les souffrances des habitants, a déclaré Fatima Ezzahrae Zouhairi, militante de PDES, lors de la 58e session du Conseil des droits de l’Homme.
L’absence de sécurité et de stabilité, associée à l’absence de mécanismes de sécurité et judiciaires de la part du pays hôte, l’Algérie, expose les populations à des risques accrus et les prive de toute forme de protection ou de justice, a ajouté la militante. Elle s’exprimait dans le cadre de l’interaction avec le rapport annuel du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme.
Citant des rapports récents, la militante a souligné que « l’isolement géographique des camps, loin de toute surveillance internationale, contribue à l’aggravation de ces violations ». Elle a précisé que les populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, sont particulièrement exposées à la violence physique et psychologique ainsi qu’à des conditions de vie inhumaines.
« Nous appelons la communauté internationale à redoubler d’efforts pour assurer le respect total des droits de l’Homme pour les populations vivant dans les camps de Tindouf », a-t-elle déclaré. Elle a souligné que ces efforts doivent inclure la fourniture d’une aide humanitaire sans entrave, garantir la liberté de circulation des habitants, et mettre en place des mécanismes de surveillance transparents pour suivre ces violations et mettre fin à l’impunité.
L’ONG insiste aussi sur l’urgence de prendre des mesures afin de mettre un terme à ces violations préoccupantes, sécuriser les corridors humanitaires, et offrir des solutions durables pour les habitants. Dans ce contexte, PDES a appelé le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme à envoyer une mission d’établissement des faits pour suivre de près la situation et fournir des rapports transparents en vue de protéger les droits des personnes retenues, conformément à la Convention de Genève relative aux réfugiés.
MK/te/Sf/APA