Ils accusent la Direction générale de la Communication de la Présidence de la République de pratiques qui entravent la liberté de la presse.
Cinq jours après la reprise du journal Alwidha Infos suspendu pour injures au Chef de l’Etat, la colère des organisations faîtières des médias tchadiens n’est pas tombée. Dans un manifeste publié ce vendredi 8 septembre, elles ont décidé de suspendre la couverture médiatique des activités présidentielles.
Les organisations médias privés tchadiens accusent la Direction générale de la Communication de la Présidence de la République (DGCOM/PR) de pratiques qui entravent la liberté de la presse.
Premier grief, les patrons des médias privés tchadiens reprochent à la DGCOM/PR des actes de violence et d’intimidation lors des activités présidentielles. Selon eux, les journalistes des médias privés sont souvent violentés par des forces de sécurité sur ordre de la DGCOM/PR. Récemment, lors de la suspension du journal Alwidha Infos, ses reporters ont été empêchés par les éléments de la garde présidentielle de couvrir une activité à Faya-Largeau.
Ils indexent aussi des restrictions injustifiées de la DGCOM/PR. D’après les patrons des médias privés, la DGCOM/PR a imposé une restriction à l’accès aux images, aux informations de la Présidence. « Cela entrave notre devoir d’informer indépendamment et équitablement le public tchadien », écrivent-ils dans le manifeste.
Les professionnels l’information exerçant dans le privé accusent la direction de la communication de la présidence de sélection partisane. Pour ces derniers, la DGCOM/PR est partielle envers certains médias dans la distribution des badges d’accès à des activités de la Présidence.
Dernière accusation, les patrons de la presse privée accusent la DGCOM/PR de menaces et chantages liés aux droits d’auteur. En effet, la DGCOM/PR empêche à tout média privé d’utiliser les images réalisées par ses soins.
Au vu de ces pratiques, les organisations faîtières de la presse privée annonce la suspension de toute collaboration avec la DGCOM/PR jusqu’à la prise des mesures concrètes garantissant leur sécurité et leur accès à l’information publique.
En date du 26 août, le directeur de publication du journal Alwidha Infos, Djimet Wiché a accusé le Directeur de la Communication de la Présidentielle, Hassan Bouyebri, d’être derrière la suspension de son journal. Il a affirmé lors de cet entretien que « ses relations avec le DGCOM sont exécrables ».
CA/ac/APA