Les pluies diluviennes et inondations qui ont affecté cet été le continent africain ont fait 340 morts et près de 1,5 million de sinistrés depuis le mois de juillet au Tchad, selon un bilan publié mardi par une agence des Nations unies.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA, sigle anglais) indique que 115 sur 120 départements sont touchés par les inondations affectant près de 1,5 million de personnes sur l’ensemble de ce pays d’Afrique centrale. Il s’agit d’un demi-million de plus de personnes sinistrées par rapport au décompte effectué en juillet.
« Les 23 provinces du pays sont actuellement touchées par la crise des inondations, qui est devenue de plus en plus récurrente ces dernières années », selon ce bilan qui fait état de 164 000 maisons détruites.
Les intempéries avaient alors détruit plus de 250 000 hectares de culture, provoqué la perte de 60 000 têtes de bétail et causé des dommages considérables sur des milliers de maisons, des écoles, des centres de santé et des infrastructures publiques, selon un bilan de l’OCHA parvenu ce mardi à APA.
Vaccination des enfants
« Avec les terres agricoles inondées et le bétail noyé, il y aura beaucoup moins de nourriture disponible aujourd’hui et à l’avenir dans un pays où 3,4 millions de personnes sont déjà confrontées à une faim aiguë – soit le niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé jamais enregistré au Tchad qui compte un peu moins de 19 millions d’habitants », a déclaré, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, un porte-parole d’OCHA, Jens Laerke.
Sur le terrain, les agences des Nations Unies et les ONG partenaires soutiennent les autorités tchadiennes et interviennent en fournissant des denrées alimentaires, en vaccinant les enfants, en surveillant les maladies transmises par l’eau, en construisant des abris et en livrant des tentes, des bâches et des couvertures.
L’OCHA soutient la coordination de cette réponse et s’assure que les données sont collectées et partagées avec les intervenants afin qu’ils disposent des faits dont ils ont besoin pour cibler l’effort de secours.
Plan de réponse humanitaire
Face à l’ampleur des besoins, l’OCHA a également augmenté immédiatement l’allocation précédente du Fonds d’urgence des Nations Unies (CERF) de 5 millions de dollars à 8 millions de dollars pour soutenir la réponse. Mais compte tenu de la portée et de l’ampleur de la catastrophe, un soutien financier plus important sera nécessaire.
Le plan de réponse aux inondations du gouvernement, qui demande près de 100 millions de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 10 %. Le plan annuel de réponse humanitaire coordonné par l’ONU, qui nécessite 1,1 milliard de dollars, est financé à 35 %.
Dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, les pluies et les inondations de ces dernières semaines ont touché 12 pays, le Tchad étant le plus touché, suivi du Nigéria et du Niger. Dans ce pays du Sahel central, les pluies torrentielles ont fait au moins 273 morts et 700 000 sinistrés depuis juin, selon des chiffres publiés début septembre par les autorités de Niamey.
TE/Sf/APA