Les syndicats des magistrats du Tchad demandent au Président de transition et au Premier ministre de rappeler deux ministres à l’ordre.
Les déclarations du ministre des Finances, Tahir Hamid Nguilin et celui de l’Aménagement du territoire, Mahamat Assileck Halata, sur la Justice et les magistrats font tâche d’huile. La semaine dernière, ces deux ministres ont qualifié la Justice de « business » et les magistrats « d’artisans de faux cadastraux ».
Dans un communiqué publié le 11 juillet, le syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) ont fustigé ces propos. D’après ces deux syndicats, de tels propos exprimés en état de flagrance constituent des délits d’outrages et de discrédits sur un corps constitué de l’Etat. De tels délits sont prévus et punis par les articles 142 et 144 du Code pénal tchadien.
Cependant, les magistrats demandent au président de transition, garant de la Justice, et à son premier ministre de rappeler à l’ordre ces deux ministres. Toutefois, ils n’excluent pas de porter plainte contre ces deux personnalités.
Depuis le 21 juin, les magistrats observent une grève sèche et illimitée sur toute l’étendue du territoire national. Ils contestent le projet sur la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) qu’ils jugent menaçant pour leur indépendance.
CA/ac/APA