Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur l’entame de la tournée économique de Macky Sall à Kédougou, une région du sud-est du pays, où il promet d’importants investissements sur trois années dans le but de mettre fin entre autres à l’émigration irregulière des jeunes.
Le Soleil évoque « 600 milliards de francs CFA pour 15 mesures phares » annoncées par Macky Sall et destinées au « programme d’investissement prioritaire » de la région de Kédougou (sud-est) pour la période 2024-2026. Le président de la République a fait cette promesse lundi peu après son arrivée chez les Kédovins qui lui « ont réservé un grand accueil populaire » dans le cadre de sa « tournée économique ».
Le quotidien national souligne que « les efforts de l’Etat ont déjà contribué à lustrer le visage de +la Terre des hommes+ », la traduction en langue mandingue de Kédougou, notant « un niveau d’exécution de 223% des engagements de 2014 ».
EnQuête indique que c’est une enveloppe de « 600 milliards » de francs CFA qui sera débloquée par l’Etat cette fois pour le « développement » de Kédougou, à raison de « 200 milliards par an (2024-2025-2026) ». « Il faut 200 milliards FCFA en faveur de la jeunesse pour arrêter cette hémorragie causée par l’émigration irrégulière qui ne vaut que des morts. Les images sont insoutenables », déplore le chef de l’Etat qui annonce du coup « un Conseil présidentiel pour prendre des mesures fortes » contre ce fléau.
Selon Les Echos, Macky Sall en est même « horrifié » et « appelle les entreprises à s’impliquer » en recrutant massivement les jeunes. « Nous ne pouvons pas continuer à regarder ces scènes d’une horreur exceptionnelle d’enfants qui meurent dans le désert ou dans la mer sans agir », a soutenu le chef de l’Etat.
En outre, EnQuête souligne que le Président Sall, qui termine son dernier mandat en 2024, « appelle les populations à voter la continuité » en choisissant son candidat Amadou Ba, l’actuel Premier ministre qui ira à la présidentielle de février prochain sous la bannière de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), la coalition présidentielle, pour espérer succéder à son leader qui promet que l’élection du chef du gouvernement sénégalais sera « l’aboutissement des projets annoncés » par le régime sortant.
En revanche, Walf Quotidien estime que l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, est le « premier adversaire de Amadou Ba » en raison des « attaques » lancées par ses camarades de parti. Ces « sorties intempestives contre le candidat de BBY » mettent à l’épreuve Amadou Ba au sein même de l’APR, selon Sud Quotidien où Jean Charles Biagui, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, note que le Premier ministre « apparaît comme un choix par défaut » du camp présidentiel au prochain scrutin.
Le Témoin se demande ainsi si « Amadou Ba peut se permettre de renier Macky Sall » après « les sorties du bois d’Abdoulaye Bibi Baldé et de Souleymane Jules Diop » qui trouve « amorphe » le candidat de BBY alors que ce dernier promet de s’inscrire « dans la continuité » une fois élu président de la République. Toutefois, ce discours est une stratégie du chef du gouvernement, selon un de ses proches, estimant qu’« un discours de rupture serait suicidaire pour le candidat de Benno ».
Sur la proposition de report de la présidentielle par certains acteurs de l’opposition et du pouvoir, le ministre des Affaires étrangères, Ismaila Madior Fall, précise dans Sud Quotidien que « l’idée n’intéresse pas le Président Macky Sall ». C’est même « une idée saugrenue dont l’Etat n’est pas demandeur », désapprouve l’ancien ministre de la Justice dans EnQuête et Vox Populi.
ODL/ac/APA