Les quotidiens sénégalais parvenus samedi à APA titrent principalement sur les conséquences du rejet du pourvoi en cassation de Barthélémy Dias sur ses mandats de député et maire de Dakar et la suite de l’enquête sur l’affaire de « maltraitance » de bébés dans une pouponnière ouverte sans agrément par une célèbre personnalité.
Le Soleil indique que de « sombres perspectives » se dessinent pour le maire de Dakar, l’opposant Barthélémy Dias, dont le pourvoi en cassation dans la complexe affaire du meurtre du nervi Ndiaga Diouf en 2011 a été rejeté hier par la Cour suprême. Le Quotidien note de son côté que « le sort de Barth’ est entre les mains de son ancienne avocate », Aissata Tall Sall, l’actuelle ministre de la Justice qui pourrait faire une demande de déchéance du poste de député de son ancien client auprès du président de l’Assemblée nationale.
Avec cette confirmation de sa condamnation en appel par la Cour suprême, Les Echos précise que « Barth perd son mandat de député, mais reste maire ». Toutefois, EnQuête n’est pas catégorique et note que les mandats de maire et de député de Barthélémy Dias sont « en suspens ». Pour le journal, « l’édile de la capitale semble avoir fait le deuil de son mandat de député » alors qu’il existe un schéma qui pourrait lui permettre de « sauver son fauteuil » de maire de Dakar.
Pour Walf Quotidien, cette condamnation définitive de M. Dias met son mentor politique « Khalifa Sall dans de beaux draps » puisque ce dernier compte sur le poste de député de son poulain pour atteindre le nombre de voix requis pour le parrainage des élus en vue de sécuriser sa candidature à la prochaine présidentielle. Ce scénario pourrait être profitable à l’ancien maire de Dakar au cas où le Conseil constitutionnel trouverait des irrégularités sur les parrainages citoyens qu’il a présentés.
Vox Populi souligne que « la Cour suprême déboute Barth » et « confirme la condamnation prononcée en appel : deux ans de prison dont six mois ferme et 25 millions de francs CFA à payer à la famille du défunt » Ndiaga Diouf. Cependant, ses avocats estiment que « le droit n’a pas été dit » et qu’ils vont utiliser une autre « voie de recours qui est le rabat d’arrêt ». Alors que « son mandat de député est suspendu à la Constitution et au règlement intérieur de l’Assemblée » nationale, le maire de Dakar ne semble toutefois pas ébranlé par la perte probable de son mandat parlementaire : « Moi, Barthélémy Dias, le mandat de député ne m’empêche pas de dormir ».
Libération revient sur l’affaire de la pouponnière « Keur Yeurmandé » (la maison de la miséricorde) avec « les effroyables révélations du personnel ». Alors que la gérante Ndella Madior Diouf, fille d’un ancien ministre socialiste, est arrêtée depuis mercredi par la police, le journal note qu’une « +dénutrition+ est à l’origine du décès des deux bébés ».
« Des accouchements clandestins ont été réalisés sur place pour récupérer les nourrissons ; La femme, qui voilait récupérer son enfant, sommée de payer cinq millions de FCFA », affirme le quotidien qui a capté une confidence d’un membre du personnel de la pouponnière aux policiers. « Pour Ndella, c’était un business ; elle recevait énormément d’argent de gens célèbres qui croyaient avoir des homonymes », raconte-t-il aux enquêteurs.
L’Observateur note que « l’enquête s’emballe » sur l’affaire Ndella Madior, indiquant que « sept nounous et deux assistants ont été placés en garde à vue ». La pouponnière, ouverte sans autorisation selon plusieurs sources, est « fermée » et « l’identification des mamans entamée », souligne le journal qui pointe « la responsabilité de l’Etat sur les scandales dans les centres pour enfants ».
ODL/ac/APA